Éric Godin : Vive le dessin libre
Arts visuels

Éric Godin : Vive le dessin libre

Éric Godin se fait plaisir et redonne vie à son célèbre "bonhomme à quatre poils" le temps d’une expo en sol sherbrookois se déroulant simultanément à l’Oktoshop et au Tapageur.

Par cet article, l’illustrateur et peintre Éric Godin effectue un certain retour dans les pages de Voir, car de 1988 à 1999, il y présentait de façon hebdomadaire un dessin éditorial. "Il y avait un petit trou à boucher dans le journal; on m’a appelé en me demandant si je pouvais faire de quoi. J’ai tranquillement pris ma place. C’était le bonheur total. J’étais libre. Le Voir ne m’a jamais refusé un dessin."

Le message politique ou social de Godin a beau avoir du mordant, il ne passe pas par la caricature; on ne retrouve pas de politiciens aux traits exagérés dans ses dessins. "J’ai une approche européenne. L’important, c’est le concept, l’idée, l’impact…" D’ailleurs, les peintures de Godin sont souvent exposées en Europe, tout comme ailleurs sur la planète. "J’ai peut-être 350 toiles à travers le monde; dans des collections à New York, Londres…"

Lorsqu’on s’intéresse au parcours de Godin, on constate que l’artiste n’a jamais hésité à "se mettre en danger". En 1997, il fut précurseur en flirtant avec les médias électroniques. "J’ai été le premier au Québec à faire du dessin éditorial sur Internet. Ça me permettait de réagir à la dernière minute." Un de ses exploits fut de transposer brillamment le dessin à la télévision québécoise à partir de la fin des années 1990 (Le Petit Dessin de Godin à TVA, L’union fait la force à Radio-Canada…). "Je n’ai eu qu’à enlever le côté statique."

RETOUR AUX SOURCES

Exposer à Sherbrooke est chargé de beaucoup de sens pour Godin, car il connaît bien le coin. "De 1993 à 1996, j’étais dans le bois à Saint-Camille et de 1996 à 1999, j’étais à Sherbrooke." Son studio avait pignon sur la rue Wellington, juste en face de l’hôtel de ville.

"C’est un de mes fils qui a eu l’idée de venir ici. Il m’a donné un coup de pied au cul en me disant que je devais ressortir mon pinhead, le bonhomme à quatre poils, car je l’avais mis de côté." L’exposition se déroule en deux lieux. À l’Oktoshop, on retrouve une splendide murale ainsi que de petits formats, alors qu’au Tapageur, l’art de Godin s’expose sur différents matériaux et prend toute l’ampleur qu’il faut. "Je me fais plaisir. Cette expo, ça m’a réveillé. Quand la machine a démarré, ça ne finissait plus."

À l’Oktoshop et au Tapageur
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Le dessin éditorial, André-Philippe Côté, Le Petit Dessin de Godin à TVA