Shahla Bahrami et Farouk Kaspaules : Tchador et identité
Arts visuels

Shahla Bahrami et Farouk Kaspaules : Tchador et identité

Shahla Bahrami et Farouk Kaspaules: leurs démarches artistiques abordent des préoccupations actuelles.

Deux expositions prennent l’affiche au Centre d’exposition l’Imagier (oui, la routine se poursuit malgré le triste décès de madame Debain), mettant en vedette les oeuvres des artistes Shahla Bahrami et Farouk Kaspaules. Leurs propos introduisent une facette particulière de leur expérience de vie, alors que tous deux ont quitté leur pays d’origine pour venir s’installer dans la région.

Bahrami, dont les réalisations font partie des collections de la Ville d’Ottawa, de Loto-Québec et de la Banque Nationale du Canada, est native de Téhéran, en Iran. Son travail est inspiré d’un vécu où coexistent les traditions orientales et la coutume occidentale. Sont ainsi présentées des techniques de dessin et de transfert d’image sur rouleaux de papier suspendus jusqu’au sol. De la qualité matérielle des ouvrages résulte un corpus à fort caractère religieux: la fragilité d’un papyrus tissé et jauni témoigne d’une origine dans le temps, alors que des panneaux à couleur d’ébène soutiennent le mystère entourant des dogmes à la rigidité incontestable…

La série d’esquisses la plus percutante est certainement celle des Femmes en tchador. Leur visage et leurs mains sont timidement dévoilés, alors que le reste de leur corps est enseveli sous le manteau vaporeux d’une peinture immaculée… Les éléments iconographiques de deux religions s’entrechoquent. Le spectateur reconnaît d’abord les traits d’une musulmane voilée (de même que les symboles d’une fine calligraphie arabe), en plus de discerner le portrait divinatoire de la Vierge Marie. Cette double évocation est puissante, porteuse d’un certain message d’espoir. (www.shahlabahrami.com)

Quant à Kaspaules, d’origine iraquienne, il a exposé notamment en Angleterre, en Hongrie et au Brésil. Ici, il propose une suite photographique qu’il intitule Un peuple déraciné. Des clichés de provenances diverses ont été trafiqués afin d’effacer toute trace référentielle ou historique; seuls quelques brefs indices (comme un titre suggestif, des taches colorées placées de façon stratégique) permettent d’entrer en relation avec les personnages des compositions, dont l’identité restera perdue à tout jamais.

Jusqu’au 1er juin
Au Centre d’exposition l’Imagier
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À voir si vous aimez / Jamelie Hassan, Jayce Salloum