Kristin Bjornerud et Tamara Bond : Rêves inventés
Jusqu’au 7 juin prochain, la Galerie 101 présente Rêveries animales, une exposition rassemblant une vingtaine de dessins à caractère onirique de deux récipiendaires de bourses de la Saskatchewan Arts Board: Kristin Bjornerud, originaire de Saskatoon et vivant maintenant à Hamilton, et Tamara Bond, établie à Victoria, en Colombie-Britannique.
Leurs réalisations s’offrent telles des mises en scène invraisemblables dans lesquelles cohabitent des personnages humains (les créatrices mêmes en autoportrait) et des bêtes sauvages paraissant totalement dépouillées de leurs instincts primitifs. Les illustrations, qui reposent sur des plages laissées blanches de façon volontaire, dévoilent ainsi des espaces qui effacent la frontière séparant la civilisation de l’homme et celle de dame Nature: crainte et méfiance, normalement ressenties devant les animaux indomptés, sont remplacées par une iconographie légère et enfantine tout droit sortie du domaine des songes.
D’un côté, les images de Bjornerud sont truffées de mille et un détails méticuleusement agencés. Fines touches d’aquarelle et autres délicates striures illuminent une surface de mylar fort séduisante, mais du même coup hermétique, enveloppant les compositions d’une aura remplie de mystère. Quant à elles, les esquisses de Bond possèdent une facture plus épurée, forçant à spéculer davantage sur les éléments fauniques couchés sur papier. Mais dans les deux cas, l’observateur se trouve face à des univers bizarroïdes flottant entre le réel et l’imaginé, qui frôlent aussi bien la conscientisation sociale que la portée mythique. (K. Le Van)
À voir si vous aimez / Marcel Dzama, Irene Hardwicke Olivieri, Amy Thompson