Stephen Taylor et Ryue Nishizawa : Échelle 1:1
Arts visuels

Stephen Taylor et Ryue Nishizawa : Échelle 1:1

Stephen Taylor et Ryue Nishizawa: deux architectes, l’un anglais et l’autre japonais, pour une vision plus humaine de l’architecture.

Elle est (presque) finie, cette époque où l’on voulait détruire le Vieux-Montréal pour y bâtir une autoroute. Au 20e siècle, les architectes et urbanistes n’ont pas toujours fait dans la dentelle.

Dans le tissu urbain de plus en plus dense de nos villes postmodernes et postindustrielles, il n’est plus nécessairement question de tout démolir et de reconstruire en plus grand… Les architectes se doivent de plus en plus de réfléchir à des approches d’intégration.

Les deux architectes présentés par la commissaire Giovanna Borasi au Centre canadien d’architecture, ces jours-ci, sont de la nouvelle espèce pour qui l’échelle humaine compte. À travers les réalisations de Stephen Taylor et Ryue Nishizawa, vous verrez comment il est possible d’intervenir intelligemment dans des quartiers historiques.

Il y aurait beaucoup à tirer des dialogues que Taylor a développés entre architectures ancienne et nouvelle, dans sa maison de Charlotte Road à Londres. Ses interventions devraient faire réfléchir dans l’élaboration du projet de Griffintown, qui fut d’ailleurs dénoncé lors de la conférence de presse par la fondatrice du CCA, Phyllis Lambert.

Les deux architectes présentés montrent aussi comment travailler avec des espaces densément habités ou étroits. Là encore, des leçons à suivre par nos architectes souvent confrontés à des espaces en longueur. Dans son projet Garden and House, Nishizawa propose, sur maquette, diverses manières d’occuper un lieu de 8 x 4 mètres, entouré d’immeubles. De belles idées, même si cela ne fonctionne pas toujours aussi bien dans le réel. Dans le cas du tout nouveau New Museum of Contemporary Art à New York, bâtiment très original en façade auquel a participé Ryue Nishizawa, l’étroitesse du site a donné des salles avec des recoins bien désagréables… Les projets de l’architecte japonais montrent aussi l’importance d’utiliser les toits pour des terrasses, d’ouvrir le plus possible les espaces avec fenêtres… Encore des leçons pour nos architectes et constructeurs afin que nos hivers à l’intérieur soient moins étouffants et pour que nos toits plats sous-utilisés deviennent les lieux les plus hospitaliers de nos étés.

Côté présentation, c’est la partie sur Nishizawa qui est la plus réussie. Les photographies sont plus vivantes, plus originales et rendent le propos plus facile d’accès aux visiteurs. Elles sont signées Takashi Homma, Hisao Suzuki et Ken’ichi Suzuki.