Les Pelleteuses de nuages : Réinventer la roue

Au premier coup d’oeil, nous viennent à l’esprit les moulins de Don Quichotte, ou encore un jeu de mécano géant tombé entre les mains de grands enfants. Les Pelleteuses de nuages, installation sélectionnée au terme du 7e Concours d’oeuvre d’art éphémère de la Place des Arts, c’est tout ça et bien d’autres choses encore. Trois roues hérissées de pelles de formats divers, de la pelle à jardin à la pelle à neige – celle-là, on est bien content de la voir tourner toute seule… -, oeuvre somme toute minimale qui n’en transforme pas moins le bassin de l’esplanade de la Place des Arts.

"Elles rythment des heures avancées d’été imaginaires, le temps de la musique et du rêve", disent joliment les gars de BOSSES design, trio spécialisé en architecture et en design de l’environnement formé d’Éric Daoust, Jean-François Potvin et Donald Potvin. Ces créateurs, attachés à l’idée d’une "architecture de proximité, ancrée dans un contexte de vie de quartier", font bien la preuve qu’à partir d’une idée initiale féconde, on peut faire beaucoup avec peu.

Lors du dévoilement de l’installation, la directrice générale de la PDA et instigatrice du concours, Marie Lavigne, parlait d’un concept nous plongeant dans "l’univers des fêtes foraines". L’instant d’après, un type à côté de moi faisait remarquer que l’on imagine facilement la structure dans les environs du Centre Pompidou, à Paris, ou bien dans les rues de Barcelone, où ce type d’aménagement, à la fois ludique et intégré au tissu urbain, est par endroits omniprésent.

Chacun verra bien ce qu’il veut dans ces Pelleteuses de nuages, dispositif déconcertant de simplicité mais trop ingénieux pour être anodin. Et quand on sait que l’esplanade voit passer chaque été quelque 3 000 000 de badauds et de festivaliers, on se dit que ça en fait des rêves semés à la ronde…

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Don Quichotte de Cervantès, les rues de Barcelone, les fontaines publiques