Sylvie Bouchard : Dans la forêt des mal-aimés

Alors que le prolongement éventuel de l’autoroute 410 inquiète les amis de la nature, la conservatrice Vicky Chainey Gagnon a choisi d’inviter l’artiste montréalaise Sylvie Bouchard à s’inspirer des lieux boisés non loin de l’université. L’événement Carte blanche, qui clôture la saison 2007-2008, permet de présenter des oeuvres s’inspirant des réalités qui concernent directement la région.

Peintre active depuis le début des années 1980, Sylvie Bouchard a vu ses toiles orner les murs d’institutions prestigieuses telles que le Musée national des beaux-arts du Québec et le Musée d’art contemporain de Montréal. Son oeuvre est notamment marquée par la convergence de trois grands axes: la nature, la figure et l’architecture.

C’est ainsi que le public est invité à découvrir l’installation Trois Coups sous les arbres, composée de deux grandes fresques. Sans être à proprement parler une oeuvre engagée, cette installation fut réalisée à la suite de trois passages de l’artiste à Lennoxville. Sylvie Bouchard est tout d’abord venue prendre des centaines de clichés photographiques, puis a travaillé sur des esquisses dans son atelier montréalais. Elle a ensuite créé deux immenses panneaux sur lesquels la forêt s’impose comme un lieu énigmatique où les perceptions sont troublées.

Sur le premier panneau, une marionnette qui présente des parentés avec le Gilles de Watteau est assise sur une forme rectangulaire noire. Elle se trouve dans un espace semé d’arbres effeuillés baignant dans une clarté fantomatique. Sur le second panneau, la figure humaine est encore présente dans la forêt, mais cette fois par le biais de deux tableaux dans le tableau. Ces deux fresques concaves invitent le spectateur à pénétrer plus profondément dans cet espace frontière, tout en le faisant se questionner sur son rapport à celui-ci.

Jusqu’au 28 juin
À la Galerie d’art Foreman
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