Armand Vaillancourt / Bernard Chaput : Chasse aux trésors
Armand Vaillancourt et Bernard Chaput ont eu la chance de fouiller parmi les oeuvres de la collection d’art contemporain de l’Université de Sherbrooke. Une exposition fait état de leurs trouvailles.
Depuis quelque temps, le milieu muséal crée des occasions permettant aux amateurs d’art de revisiter avec intérêt les expositions permanentes (l’événement Intrus qui se déroule au Musée national des beaux-arts du Québec en est un bon exemple) ou d’avoir accès aux collections qui dorment dans des réserves. L’expo La Collection de l’Université de Sherbrooke vue par Armand Vaillancourt et Bernard Chaput s’inscrit donc dans cette tendance qui est fort pertinente.
On ne s’étonne pas que la Galerie d’art de l’U de S ait confié la tâche de choisir des oeuvres parmi sa collection au sculpteur Armand Vaillancourt, mais il est tout de même curieux de retrouver Bernard Chaput, un spécialiste de l’histoire médiévale, à ses côtés. Il faut savoir qu’au départ, ce dernier, également professeur, se destinait à être le parrain de l’exposition. C’est M. Vaillancourt qui a insisté pour former une équipe. "Je me suis dit: "Pourquoi serais-je tout seul à décider?" Ce n’est pas le dernier venu ce bonhomme-là, et il connaît bien l’université. Je trouvais que ça avait beaucoup plus de poids qu’on le fasse lui et moi. Notre relation fut magnifique", explique le sculpteur.
Bernard Chaput se rappelle très bien de la toute première fois qu’il fut confronté au travail de son acolyte: "Quand j’avais 10 ans, mon père m’a dit: "Il y a un gars qui gosse un arbre sur la rue Desrochers." C’était lui. Un soir, on est allés voir où il en était rendu. C’était mon premier contact. Depuis, j’ai toujours suivi Armand Vaillancourt." L’historien se dit profane en arts visuels, mais il comprenait bien son rôle pour cette exposition: "Le but, c’est de mettre en valeur la collection de l’université, de la faire connaître du public. Il faut que les gens viennent voir ça."
Visiblement, la sélection des oeuvres, qui fut chapeautée par la commissaire Suzanne Pressé, s’est faite dans le plaisir. "On ne s’est pas ennuyés une seconde, assure M. Chaput. De plus, j’ai beaucoup appris à regarder Armand travailler. Lui, il s’intéresse à la composition, à l’harmonie dans la toile, aux matériaux…" Le seul désaccord entre les deux hommes fut lorsque Bernard Chaput a choisi une toile d’Armand Vaillancourt: "Je ne savais pas que je faisais partie de cette collection. J’ai figé parce que j’étais gêné de me voir là. Il y avait des bons artistes partout. Moi, ma toile est pas ben grosse", dit humblement M. Vaillancourt, qui se retrouve finalement (et avec raison) dans cette exposition aux côtés de grands noms de l’art contemporain canadien des 60 dernières années (Jean-Paul Riopelle, Serge Lemoyne, Guido Molinari et plusieurs autres).
Les trésors sont maintenant libérés… le temps d’un été.
Jusqu’au 24 août
À la Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke
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L’art contemporain canadien, Armand Vaillancourt