L'Association des galeries d'art contemporain : Saisir sa culture
Arts visuels

L’Association des galeries d’art contemporain : Saisir sa culture

L’Association des galeries d’art contemporain (AGAC) voit grand et met en place diverses actions afin d’être plus visible et de rejoindre un public souvent frileux.

Décidément, l’AGAC est bien active. L’automne dernier, elle réalisait une petite foire d’oeuvres sur papier dans la galerie commerciale Westmount Square. Cet événement reviendra d’ailleurs en octobre prochain (du 23 au 26). Puis, ces jours-ci a lieu une expo intitulée Collectionner l’art et réunissant une dizaine d’artistes. Comme pour la foire d’oeuvres sur papier (à prix plus abordable), le but est ici de sensibiliser le public à la possibilité d’acheter des oeuvres. Car si nous avons plusieurs grands acheteurs d’art au Québec (l’expo sur les collectionneurs cet hiver au Musée des beaux-arts l’a montré avec force), il nous manque encore des collectionneurs moins fortunés, mais tout aussi curieux et qui veulent avoir autre chose que des posters ou des chromos sur leurs murs. Jusqu’aux années 60, les arts visuels ont été un moteur central de la culture au Québec et maintenant, ils sont presque absents des médias et des débats publics… Alors comment mieux rejoindre une population avant tout tournée vers la culture du cinéma et de la musique (surtout états-unienne)? L’AGAC et son directeur Matthieu Gauvin tentent une percée.

Que remarquer dans ce panorama? Il s’agit certes d’un portrait inégal de la création montréalaise. Les artistes exposés sont de qualités très différentes (c’est le problème d’une telle association, qui regroupe souvent des galeries de forces disparates). Vous y verrez néanmoins plusieurs artistes importants, dont Emmanuelle Léonard (Galerie Donald Browne), présente avec une photo d’aigle tirée de sa dernière expo, mais aussi par une simple affiche. Vous y verrez aussi des oeuvres de Jérôme Fortin (Pierre-François Ouellette Art contemporain), Lawrence Beck (Galerie Projex-Mtl), Evergon avec trois grands polaroïds des années 80 (Galerie Trois Points), Annie Hémond Hotte (Galerie Art Mûr)… Les prix débutent aux environs de 800 dollars, avec entre autres les sérigraphies de Paul Bourgault (Galerie d’Este), et ceux de la majorité des oeuvres tournent autour des 2000 dollars.

Il peut paraître étrange de monter une telle expo dans un des quartiers les plus pauvres de Montréal. Pourtant, il s’agit d’une entreprise à saluer et à réitérer. Le 3 juillet, d’ailleurs, une table ronde traitant de l’art de collectionner sera animée par Grégory Kunz (20 h).

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