Tom Hopkins : Tension attention
L’exposition Traverser le visible du peintre Tom Hopkins propose un voyage vers de nébuleuses destinations.
D’emblée, le Musée des beaux-arts de Sherbrooke nous informe que la peinture de Tom Hopkins est caractérisée par différentes oppositions: la chaleur et le froid, de grands formats et des détails, le vivant et le statique… Lorsqu’on se trouve face aux oeuvres de cet artiste originaire de l’Île-du-Prince-Édouard, on constate que d’autres dichotomies peuvent faire surface: la modernité et le classicisme, le profane et le sacré… Chaque spectateur ressent cette dualité à sa façon, et c’est justement ce qui rend l’exposition Traverser le visible intéressante; on se sent impliqué car les perceptions sont nombreuses. "Ce sont des messages pour le voyage, vers une autre terre", explique-t-il.
Tom Hopkins a amorcé sa carrière de peintre à 18 ans alors qu’il résidait à Halifax. Les études l’ont entre autres mené jusqu’au Québec, au moment où l’Expo 67 battait son plein. En plus d’avoir exposé dans plusieurs galeries de renom, il fut professeur à l’Université Concordia de Montréal au cours des années 80 et 90. S’il habite toujours la métropole, c’est dans les Cantons-de-l’Est que M. Hopkins a son "pied-à-terre" lui permettant de reprendre contact avec cette campagne qu’il aime tant. "J’y ai un petit studio, car avant toute chose, je dois peindre."
Traverser le visible, un titre que lui a suggéré un ami – "il m’a dit qu’à regarder mes peintures, d’autres images lui venaient en tête" -, permet de survoler toute la carrière de Tom Hopkins. Les toiles sont datées de 1983 jusqu’à 2008. Sur la toute dernière, on voit une barque. C’est à la suite de problèmes de santé que l’artiste a eu envie de "prendre des vacances" en produisant cette peinture inspirée d’une photographie de Kurt Schwitters, un artiste allemand des années 20 qui incarne bien le dadaïsme. M. Hopkins est issu d’une famille de pêcheurs, et l’embarcation symbolise bien cette fragile frontière entre la vie et la mort… une autre opposition. On n’y échappe pas.
Jusqu’au 6 octobre
Au Musée des beaux-arts de Sherbrooke
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La peinture figurative qui laisse place à l’interprétation, les grands formats