Céline Noury : L’art nature

Pour Céline Noury, la nature est une source intarissable d’inspiration. À partir de simples bouts de bois, de pierres ou de matériaux recyclés, l’artiste de Saint-Luc-de-Vincennes crée des personnages, des lieux, des atmosphères. Imagin’aire rassemble dans les sentiers du Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac une dizaine de ses installations.

"Je m’entoure de plein d’éléments chez moi: du bois, des roches, même des vieilles affaires. Et je les apprivoise. Ça peut prendre un, deux ou trois ans. À un moment donné arrivent des idées. Je commence à amalgamer des choses. Quand les éléments peuvent se parler entre eux, si je peux dire ça comme ça, alors, le travail de création commence." Du land art. "Mais, je ne suis pas une puriste dans l’approche. Il y a certains artistes qui ne veulent même pas mettre un bout de métal dans leur oeuvre; il faut que tout soit biodégradable. Moi, j’insère beaucoup de récupération, des métaux, des travaux faits à partir de vitraux…" explique cette amoureuse de la matière. "Ce sont des techniques mixtes que j’ai adaptées dans un souci de récupération, de respect de la nature, et aussi pour vivre ma folie!"

Ce goût pour le land art, l’art in situ, lui vient par ailleurs d’un héritage familial. "Ma mère était une personne qui aimait beaucoup la beauté, l’art, la culture. Mon père, c’était un artisan dans l’âme. À l’époque, les gens étaient très pauvres; il avait une habileté extraordinaire pour recréer des choses avec des matériaux plus vieux. Il était très ingénieux et il avait du goût. Dans ma génération, on aidait les parents, on participait à leurs activités. Ça a commencé comme ça…"

Ironiquement, aucune des oeuvres d’Imagin’aire ne perdurera. "Ça ne durera pas 100 ans!" confesse Céline Noury. Le temps se chargera de faire son oeuvre, de tranquillement les détériorer. "En ce qui concerne l’aspect éphémère, je crois qu’il faut être un peu zélé pour faire ça. Il faut croire à l’environnement, à la beauté du geste, d’autant plus que, bien que les gens aiment ça, on ne fait pas de ventes!" sourit-elle.

Jusqu’au 30 septembre
Au Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac
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La sculpture contemporaine, la nature