3e Biennale nationale de sculpture contemporaine : Matières à réflexion
Arts visuels

3e Biennale nationale de sculpture contemporaine : Matières à réflexion

La 3e Biennale nationale de sculpture contemporaine se tient sous le thème Dompteurs d’orages / Matériaux insoupçonnés, un superbe intitulé que les oeuvres ne mettent pas toujours en valeur.

Année très inégale pour la Biennale nationale de sculpture contemporaine (BNSC) de Trois-Rivières. Pourtant, le thème choisi (que le commissaire et théoricien Patrice Loubier explique intelligemment dans le catalogue) est des plus pertinents. Le titre Dompteurs d’orages / Matériaux insoupçonnés résume bien le projet. Il s’agissait de souligner comment, en art contemporain, les artistes utilisent des matériaux hétéroclites (héritage moderne), mais aussi et surtout comment ils font usage de matériaux anciens de manière inusitée dans leur rapport au spectateur (relecture contextuelle plus postmoderne). Voilà qui visait juste. Cependant, les oeuvres ne font pas toutes dans ce créneau ou manquent parfois de contenu.

Par exemple, au-delà de la valeur de l’oeuvre, je ne vois pas en quoi le fusain sur toile (sur châssis) et la table d’architecte en bois de Jean-Yves Vigneau permettent de relire l’usage de ces matériaux. Le catalogue reste muet sur ce sujet. Quant à Jennifer Stillwell, elle a réalisé de très simples formes rectangulaires en passant de l’argile à travers une grille qui protège l’avant d’une voiture… Cela établit des oppositions faciles et guère troublantes entre vitesse et lenteur, force et fragilité, qui ne vont pas très loin.

Néanmoins, il y a des pièces à retenir, dont celle de Guy Laramée (à la Maison Hertel-de-la-Fresnière). Elle vole presque la vedette aux autres. Laramée a réalisé un mini-théâtre paysager totalement fabuleux. Ce petit panorama sculpté se présente presque comme un tableau. La 3D est toutefois bel et bien convoquée, cet espace se remplissant d’une fumée qui donne l’impression qu’une tempête se lève sur des montagnes. Spectaculaire. Le titre de la Biennale semble avoir été choisi pour cette pièce.

Les Vancouvérois Rhonda Weppler et Trevor Mahovski ont moulé dans une feuille d’aluminium divers objets. Comme le thème le demandait, le résultat surprend et place le spectateur dans une situation de va-et-vient déstabilisant. Le visiteur voudra à la fois se rapprocher pour mieux voir ces petites empreintes et se tenir à distance, de peur de les écraser. Je regrette tout de même qu’ils n’aient pas présenté un de leurs imposants "moulages" de voiture.

Il faudra aussi porter attention aux interventions de Thomas Bégin et Richard Purdy (présentées à l’Université du Québec à Trois-Rivières).

Jusqu’au 31 août
Dans cinq centres d’exposition de Trois-Rivières
Info: www.galeriedartduparc.qc.ca

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