Festival X de la photographie d'Ottawa : Fixer le temps
Arts visuels

Festival X de la photographie d’Ottawa : Fixer le temps

Le volet 2008 du Festival X de la photographie d’Ottawa s’inspire d’un thème révélant toute la banalité du quotidien.

La deuxième édition du Festival X de la photographie d’Ottawa prend son envol à compter du 18 septembre. Dix journées de célébrations rassembleront les petits et les grands connaisseurs de l’art photographique grâce à une trentaine d’expositions présentées à travers toute la ville, de même qu’à une foule d’activités susceptibles d’intéresser les artistes, les étudiants, les collectionneurs ainsi que le public en général.

Cette année, les organisateurs de l’événement comptent sur une quinzaine de participants de plus qu’en 2007, sans oublier les importants partenariats développés avec des compagnies telles que Henry’s et Epson, qui démontrent bien l’intérêt grandissant pour un rassemblement de la sorte au coeur de la capitale. Selon Jean Fortier, membre du comité organisateur et trésorier, aussi à la tête du Conseil des arts d’Ottawa, l’aventure n’en est qu’à ses débuts, et il paraît évident qu’une clarification du mandat sera de mise pour les lancements à venir. "Le X se trouve présentement à mi-chemin entre ce qui se fait à Montréal, en l’occurrence le Mois de la photo, axé sur une thématique précise et des commissariats d’expositions, et l’événement Contact, à Toronto, dont la mission, plus générale, s’adresse davantage à l’ensemble de la communauté. Éventuellement, les critères de sélection des exposants pourront, par exemple, être resserrés."

Comme par le passé, le X semble vouloir s’assurer une visibilité authentique en sélectionnant des lieux d’exposition accessibles, là où la photographie pourra être admirée dans toute sa splendeur et non pas, pour ainsi dire, être simplement flanquée sur les murs d’un café ou d’un restaurant. "Le seul inconvénient ici, c’est qu’il n’y a pas beaucoup d’endroits sous-utilisés, de lieux désaffectés comme à Montréal", de rajouter M. Fortier.

Steven James Brown, Disabled gun #9, 2008.

Mais le thème de 2008 donne sans contredit une crédibilité supérieure aux festivités. En effet, c’est le 100e anniversaire de naissance du photographe français Henri Cartier-Bresson, considéré comme le père du photojournalisme moderne, qui a inspiré la présente manifestation. Le travail de l’inventeur du concept de l’instant décisif, défini comme l’expérience du photographe capturant sur pellicule le monde dans son état actuel et sa perpétuelle transformation, a influencé des milliers de photographes qui ont suivi et adopté son style. Et, avis aux intéressés, le cinéma ByTowne fera l’unique projection (et une première à Ottawa) du documentaire de 2006 Henri Cartier-Bresson: The Impassioned Eye, le 22 septembre, en compagnie d’Ann Thomas, la conservatrice de la collection de photographies du Musée des beaux-arts du Canada.

À en juger par la liste d’activités offertes pour l’occasion, personne ne risque de s’ennuyer: gala d’ouverture, ateliers et conférences, discussions d’artistes, revue de porte-folios… D’ailleurs, plusieurs galeries étendront la durée de leur exposition au-delà des dates mentionnées. Seul fait déplorable: une faible participation du côté de Gatineau, mais l’appel est lancé pour l’an prochain… Bon festival! (www.festivalx.ca)

À voir si vous aimez / Le Mois de la photo à Montréal, le World Press Photo