Première Biennale d’art actuel extérieur : Parc d’attractions
Venise, Berlin, New York, Liverpool, Trois-Rivières, Montréal et tutti quanti. Sherbrooke se joint à la liste ce week-end grâce à la première Biennale d’art actuel extérieur.
Louis Charles Arguin et Jacques Desruisseaux sont les deux artistes gentils organisateurs derrière cet événement qui sort des sentiers battus (au propre et au figuré) et ramène l’art sur la place publique, au parc Lucien-Blanchard. "L’idée est née à la Biennale de Montréal l’an dernier. C’est un clin d’oeil ludique et mesquin à leur endroit. On s’est présentés là et on s’est dit: "On va en faire une biennale nous autres aussi si c’est ça." C’est venu nous chercher et nous bouleverser suffisamment. Des événements comme ça poussent partout. C’est bien, mais qu’est-ce que ça amène de plus? Est-ce que c’est juste une mode?" se demandent les deux artistes sherbrookois.
Ceux-ci prétendent ainsi que leur biennale devrait se distinguer des autres événements du genre grâce à leur volonté d’interpeller les néophytes. "On veut joindre les gens, les familles, monsieur, madame Tout-le-monde qui vont pique-niquer, qui vont se baigner et jouer au ballon toutes les fins de semaine au parc Blanchard. On veut leur parler à ces gens-là, leur dire: "Regardez c’est quoi, l’art." On est souvent surpris de voir à quel point les gens sont curieux. On ne veut surtout pas garder une distance", ambitionne Jacques Desruisseaux.
PIQUE-NIQUE PSYCHÉDÉLIQUE
En addition à leurs oeuvres personnelles, les deux grands manitous de cette première biennale, réunis sous le nom artparasite, s’autorisent, dans le cadre d’une intervention insolite, à utiliser une matière peu raffinée. Une trentaine d’arbres seront en effet ceinturés de "minou" de différents coloris afin qu’ils happent l’oeil, de la même manière qu’un mot surligné dans un texte capte notre attention. "On va dans la forêt et, les arbres, on ne les remarque pas, regrette Desruisseaux. Une de nos orientations principales est de faire voir l’environnement dans lequel on vit, de le faire voir autrement et de mettre l’accent sur des détails." Et Arguin de prendre la balle au bond: "Dans un milieu où c’est très familial comme le parc Blanchard, l’élément kitsch qu’est le "minou" est attendrissant, c’est comme un gros toutou géant que tu as le goût d’aller embrasser." Les artistes de la région Andrew Chartier et Valérie Gosselin ainsi que l’auteure Danielle Tremblay contribuent également à cette kermesse.