C’est jusqu’au 26 octobre prochain qu’est présentée, à la Galerie Montcalm, une installation multidisciplinaire de Frances Caswell-Routhier, originaire d’Ottawa. Celle qui oeuvre à ses heures dans le domaine de la peinture a remporté, en 2006 et en 2007, le troisième prix de l’Exposition internationale d’estampes numériques. Le propos de la créatrice porte principalement sur la notion du passage du temps et ses répercussions sur l’expérience humaine.

Intitulée D’une rive à l’autre, l’installation comprend des photographies de chaussures appartenant à 12 francophones à la retraite ayant habité la région, des clichés de lieux repères trouvés à travers l’Outaouais, des cartes géographiques tracées à la mine de plomb, le tout accompagné de bandes sonores introduisant le témoignage des gens interrogés par Caswell-Routhier.

L’assemblage, qui à première vue évoque vaguement la méthodologie d’un recensement statistique, place sur une sorte de piédestal des individus sans visage, dont l’identité ne se reconnaît que par leurs paroles et par leur nom (une réponse à contre-courant à l’engouement observé pour la vie des gens riches et célèbres?). Ce que ces personnes racontent (un contenu, du vécu!) devient la preuve essentielle d’une communauté à laquelle tous pourraient s’identifier, et le rappel historique n’en est pas moins que touchant, révélé humblement et en toute convivialité.

À noter que le musée Bytown expose aussi De l’autre rive, dévoilant une autre facette du travail de l’artiste, jusqu’au 30 novembre.

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