Espaces blancs : La présence des possibles
Espaces blancs d’Isabelle Dumais, lauréate du Prix des arts visuels Stelio-Sole 2006, ose la fadeur au Centre d’exposition Raymond-Lasnier.
Dans la culture chinoise, la fadeur est une qualité. Car contrairement à ce qui a du caractère, elle permet une disponibilité à tout. C’est d’ailleurs dans cet esprit que la Trifluvienne Isabelle Dumais a créé les oeuvres d’Espaces blancs.
Espaces blancs se présente comme une série de carrés blancs, de grilles quasi incolores qui pourraient refléter la facilité. Pourtant, il n’en est rien. Leur existence repose sur une démarche bien claire. Pour Isabelle Dumais, le carré symbolise la stabilité, le blanc, ce qui est possible, et les grilles, la multiplication des carrés. Ainsi, cette expo se résume à la présence des possibles. "Au début, je travaillais par intuition. Je savais que j’avais envie de travailler le carré et le blanc. C’étaient mes deux paramètres. Et en cours de route, j’ai réfléchi sur ce que j’étais en train de faire et c’est là que toute la réflexion m’est venue."
L’artiste ne le nie pas: étudier le blanc s’est avéré une tâche ardue. "Je voulais des carrés blancs, mais pas vierges. Donc pour créer ça, je devais travailler en superpositions: peindre une couleur en dessous et ajouter le blanc. C’est difficile de se donner le droit d’aller au bout de la rigueur qu’on veut atteindre. On marche sur une fine ligne, mais on ne peut pas aller au bout. On ne peut pas faire blanc, blanc: ça ne serait pas intéressant."
Espaces blancs réunit essentiellement des peintures, des estampes et des dessins non figuratifs. Une toile, cependant, n’emprunte pas cette voie. "Il y a un tableau que j’ai hésité à mettre, dans lequel il y a un personnage qui est en fait moi. J’ai hésité beaucoup parce que ça casse le côté très rigoureux du reste. Dans le fond, c’est un peu moi dans les grilles que je suis en train de faire", conclut celle dont le travail s’envolera en Italie en avril 2009.
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