Arthur Desmarteaux : Fouillis médiatique
Arthur Desmarteaux, avec Encéphalogrammes, "vomit" une tonne d’information.
Dans son communiqué officiel qu’il faut lire avec un grain de sel, l’artiste montréalais Arthur Desmarteaux se présente comme un enfant de la dictature de la communication. "On est bombardés de toutes parts. L’image est assez omniprésente, que ce soit sur Internet, à la télévision ou dans la publicité", illustre-t-il.
Encéphalogrammes, qu’il présente ces jours-ci au Centre de diffusion Presse Papier, insiste d’ailleurs sur ce fait. C’est ce qui explique que la série d’estampes exposées fourmillent de menus détails. "C’est chargé, hein? C’est un peu pour ça: ça reflète la surabondance, le nombre d’informations qu’il y a dans l’environnement médiatique." Le spectateur choisit ainsi où il pose son regard, quelle petite histoire il privilégie.
Le paternalisme, le réchauffement climatique, l’assimilation des Premières Nations, la guerre au Liban, les personnages fantaisistes sont autant de sujets que Desmarteaux aborde dans son travail, qui entretient un lien étroit avec la bédé. Des thèmes que lui soufflent l’actualité et le merveilleux monde des rêves. "Des fois, c’est simplement humoristique ou ludique. Il n’y a pas de commentaire politique. C’est inspiré de la culture populaire, comme l’oeuvre de Darth Vader avec sa femme et son enfant."
Une chose unit cependant chacune de ses créations: l’utilisation de teintes vibrantes. "J’apprécie les couleurs vives, particulièrement le rose. Les sujets sont sombres, mais sur le plan plastique, c’est très coloré, très festif. Ça adoucit le propos."
L’artiste, qui mène une carrière parallèle dans l’univers de la marionnette, qualifie par ailleurs son ouvrage de faussement naïf. Pourquoi? "Peut-être que dans la technique, c’est dessiné un peu maladroitement parce que c’est fait de mémoire. Mais les sujets, eux, ne sont pas nécessairement naïfs", conclut-il.
À voir si vous aimez
La bédé, Bob L’éponge, l’art ludique.