Oeuvres choisies de la collection Loto-Québec : Une expo avec ça?
L’exposition Oeuvres choisies de la collection Loto-Québec: un concentré d’art contemporain québécois réunissant de grands maîtres et de nouveaux talents.
Depuis 1979, Loto-Québec se fait mécène de l’art visuel québécois en achetant régulièrement des oeuvres en art contemporain. À coups d’environ 200 acquisitions par année, cette collection s’avère un véritable coffre aux trésors aux yeux des amateurs d’art d’ici. Avec l’exposition Oeuvres choisies de la collection Loto-Québec au Musée des beaux-arts de Sherbrooke (MBAS), la voûte leur est ouverte.
Lors d’une visite, on se questionne sur la thématique qui a pu guider le choix des oeuvres. Est-ce la notion de territoire, qu’on retrouve entre autres dans le bois sculpté aux allures fossilisées de René Derouin, les photographies de roches usées par le temps d’Arnold Zageris et l’origami fait à partir de cartes routières de Jérôme Fortin? Il y a aussi la faune qui revient régulièrement: un sombre corbeau et une girafe perdue dans une zone industrielle au sein des oeuvres de Christine Mattia, un majestueux éléphant fait à partir de trombones soudés de Don Darby ainsi qu’un oiseau de bronze avec des doigts en guise de plumes de David Altmejd. C’est d’ailleurs ce volatile qui règne au centre de la pièce. En pénétrant dans la salle, on le voit dans le ciel du tableau à l’allure translucide d’Éric Lamontagne; au départ, on croit à une vieille photo, mais quelques coulisses de peinture nous informent de la nature de l’oeuvre.
Finalement, on devine que l’exposition Oeuvres choisies de la collection Loto-Québec est composée de coups de coeur des conservateurs; l’émotionnel a eu le dessus sur le rationnel. On les comprend d’avoir craqué pour Inusuk de Michèle Drouin, qu’on admire à la manière d’un Rothko, pour la floraison serpentine intitulée Fleurs G d’Alfred Pellan et pour L’Escalier de Carl Daoust, une version apocalyptique du Golconde de Magritte avec tous ces hommes à allure identique.
On reste de glace face à certaines oeuvres de grands maîtres (Frédéric Back, Fernand Leduc, Marc-Aurèle Fortin…), mais dans l’ensemble, il est immensément agréable de plonger dans cette exposition. Une visite s’impose d’autant plus que Loto-Québec paie le coût d’entrée. Cette collection, c’est la nôtre.
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Jouissive mutation
On ne se tanne pas d’observer la Mutation chromatique de Guido Molinari qui règne dans un recoin de la salle du deuxième étage du MBAS. Ses colonnes de couleur donnent de jouissifs bad trips d’iris; il faut se concentrer afin de déceler la présence des couleurs moins dominantes tel le turquoise. L’une des belles attractions de cette expo.
Cherche et trouve
Cette oeuvre de Riopelle a quelque chose d’asiatique avec l’omniprésence du blanc et du noir. La figure emblématique de l’art visuel québécois a toujours prétendu peindre des animaux. On les cherche longtemps face à White and Black Streaks, mais les plus valeureux y décèleront une présence. À moins que ce soit notre imagination…