Livre et Délire : Cahiers de mémoire
Dans Livre et Délire, deux amies, la graveuse Renée Lefrançois et la peintre Irène Boulanger-Michaud, explorent l’univers du livre d’artiste.
Irène Boulanger-Michaud et Renée Lefrançois se sont rencontrées à l’Université du Québec à Montréal. Depuis, elles ont développé une belle amitié et se retrouvent une fois par mois pour visiter les galeries d’art. Si elles avaient déjà participé à des expositions collectives, elles n’avaient jamais uni leurs talents avant Livre et Délire. C’est étonnamment lors d’une de leurs escapades mensuelles que le projet a commencé à mijoter. Une galeriste de Saint-Bruno, qui savait qu’elles fabriquaient des livres d’artiste, leur a suggéré de soumettre leur candidature pour exposer chez elle. Il n’en fallait pas plus pour que le projet prenne vie.
Livre et Délire rassemble donc des oeuvres communes – une banderole et un cadavre exquis -, mais aussi des livres qu’elles ont produits en solo. "L’exposition peut être scindée en deux. Mais elle peut aussi permettre au regard de se reposer" commente Renée Lefrançois. En effet, le travail des deux artistes se distingue. Irène Boulanger-Michaud, qui fabrique son propre papier et qui coud plusieurs de ses pièces, s’intéresse beaucoup aux mots, à la poire et aux vieux objets. Renée Lefrançois, quant à elle, aborde l’art d’une manière très zen et s’exprime par le gribouillis. "Habituellement, les gens n’aiment pas que j’appelle ça des gribouillis, souligne-t-elle. Car ils confondent gribouillis et barbouillis. Mais des gribouillis, ce sont des dessins informes. Ce sont des dessins qui prennent des heures, des fois des journées. Ça peut être mon appareil photo que je mets là bêtement. Je fais un quart de ligne et après ça, je l’enlève pour mettre n’importe quoi. Ensuite, après quelques traits, je commence à gribouiller. Là, il sort des textures, des formes: il y a des choses qui se dévoilent."
Malgré les particularités du style de chacune, les deux artistes se complètent à merveille. Leur amitié y est-elle pour quelque chose? "Sûrement… Il n’y avait pas de rivalité ni d’exclusion", répond Renée.
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