Rentrée culturelle 2009 : Tout l'hiver enivrés
Arts visuels

Rentrée culturelle 2009 : Tout l’hiver enivrés

La rentrée culturelle 2009 est à nos portes. Cléments, nous la laissons entrer pour ne pas qu’elle meure gelée. Après un vin chaud, voici qu’elle nous livre ses secrets.

Venues de l’Orient antique, les moeurs dionysiaques ont toujours fasciné un imaginaire occidental épris d’ordre moral mais tenté par l’excès. Elles ont façonné des mythes, des religions et des arts parsemés de sacrifices sanglants, d’orgies suintantes et d’ivresses sans nom. Imaginez, le Carnaval de Québec serait inspiré de ces fêtes archaïques dont le caribou serait le dernier vestige. C’est dire. Mais rassurez-vous, amateurs d’outrages, la capitale sera cet hiver captivée par d’autres événements tout aussi capiteux.

Dès le 5 février, c’est dans le monde fantasmatique des harems ottomans et des odalisques que le peintre Ingres nous transportera. En effet, le MNBAQ frappe fort grâce aux collaborations des musées Ingres et du Louvre et présente une trentaine d’oeuvres du maître – dont le fameux Bain turc – opposées à 46 oeuvres d’artistes modernes et contemporains importants. Semble-t-il qu’il y aura même ses portraits croqués à la pointe d’argent, dont les lignes très précises ne côtoieraient rien de moins que la perfection. À voir avec délectation.

De même, partout dans la cité du 12 février au 1er mars se déploieront les activités du 10e Mois Multi, dédié aux riches possibilités des technologies multimédias et dont les hybridations donneront lieu à moult extases artistiques. De celles-ci, soulignons la très attendue Hypermembrana de Marcelli Antunez Roca, une performance sensuelle et impudente inspirée du mythe du Minotaure.

La Chambre blanche demeurera, elle, un peu plus chaste, recevant en résidence Gabriela Vainsencher, qui poursuit sa tournée The Unfinished Museum Tour. Selon les communiqués, il s’agirait d’une installation in situ nourrie des expositions présentées dans les lieux d’art de la région de Québec et à partir desquelles l’artiste réalisera ses touchantes oeuvres graphiques, du dessin à la murale, de l’impression numérique à la vidéo. L’exposition issue de son séjour sera ouverte au public du 30 janvier au 22 février.

Chez VU, du 16 janvier au 15 février, ne manquez pas non plus l’exposition La Chambre noire de Michel Campeau, qui poursuit son travail d’investigation des laboratoires de photographie argentique au-delà des frontières du Canada. Pour ceux que cette réflexion exaltera, l’exposition est assortie d’une conférence de l’artiste le 12 février.

Concomitamment, l’installation pluridisciplinaire de Jocelyn Robert Aucune de mes mains ne fait mal sera présentée à L’OEil de poisson (dans l’édifice de Méduse). S’interrogeant sur les relations à la mémoire trouée, au flou du temps passé, l’artiste explorera avec vous "les dissidences et les concordances entre la vue et l’audition". Une autre expérience à vivre intensément. Qui a dit que l’hiver était froid et rigoureux?