Paul-Antoine Pichard : Chercher l'espoir
Arts visuels

Paul-Antoine Pichard : Chercher l’espoir

L’exposition Mines d’ordures de Paul-Antoine Pichard est d’une tristesse inouïe, mais malgré l’horreur, une troublante beauté s’en dégage. Coeurs sensibles s’abstenir.

Paul-Antoine Pichard est photographe, mais on peut aisément le considérer comme un artiste engagé. Pendant trois ans, il a observé par son objectif la pauvreté à son paroxysme, soit celle de gens (des hommes, des femmes et des enfants) vivant sur des montagnes de détritus. Ils sont des milliers à attendre les camions à ordures et à s’improviser recycleurs afin de survivre. Difficile d’imaginer que de tels endroits existent, mais il faut bien s’en convaincre, car Paul-Antoine Pichard a visité plusieurs de ces villes dépotoirs aux Philippines, en Indonésie, au Cambodge, en Thaïlande, en Inde, en Égypte, au Sénégal, à Madagascar et au Mexique. À la Galerie d’art du Centre culturel, le photographe engagé nous présente les preuves de cette horreur.

L’exposition Mines d’ordures n’est pas montée de manière à ce qu’on connaisse la provenance des clichés, car il n’est pas ici question de géographie ou de tourisme, mais d’une prise de conscience: l’écart entre les riches et les pauvres a pris beaucoup trop d’ampleur. On cherche en vain des signes d’espoir dans les photographies de Paul-Antoine Pichard. Troublé, on en vient presque à oublier qu’il s’agit d’art. Pourtant, c’est bien la seule fenêtre par laquelle on peut entrevoir une certaine beauté au coeur de ces décors apocalyptiques.

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