Valérie Blass : Jouer le jeu
L’exposition Dos-à-dos/Face-à-face de Valérie Blass constitue une introduction à son travail à la fois cérébral et ludique. Plaisir garanti ou argent remis.
Forte d’une participation à la plus récente triennale du Musée d’art contemporain de Montréal et d’un solo à la galerie Parisian Laundry, très bien accueilli l’automne dernier par plusieurs grands médias montréalais, Valérie Blass expose de ses oeuvres réalisées entre 2001 et 2008 à la Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s. Dos-à-dos/Face-à-face prend donc des allures de rétrospective, mais la principale intéressée voit les choses autrement. "Je suis un peu jeune pour une rétrospective. L’idée, c’était de piger des pièces de différentes expositions pour créer de nouvelles associations… et ainsi, faire la meilleure expo possible", précise celle qui présente un autre solo à compter du 7 février au MOCCA (Museum of Contemporary Canadian Art) de Toronto.
Par ses audacieux agencements de sculptures, Blass brouille les pistes quant aux références. Une pièce peut avoir des allures anthropomorphiques tout en évoquant des objets du quotidien, comme un bibelot. L’artiste semble prendre un malin plaisir à nous confondre avec un surplus ou une absence de sens. "Quand on regarde une oeuvre, on essaie de la catégoriser. Moi, j’essaie de faire durer ce moment-là le plus longtemps possible. C’est un jeu entre la technique et le sujet; les deux éléments dialoguent ensemble."
Chez Blass, une certaine dichotomie réside en chaque oeuvre. Ça joue entre la répulsion et la séduction. "Mon travail est sur l’ambivalence esthétique. C’est parfois un peu épeurant, mais pour que ça opère, ça prend également une sorte de beauté."
Évoquant le mouvement, voire la distorsion, certains modelages prennent des formes qui vont au-delà de l’imaginaire de l’artiste. "Pour ça, j’utilise parfois le hasard. J’applique des stratégies techniques qui me font produire des oeuvres dans lesquelles il y a de la surprise… et un danger aussi!" Cette recherche est stimulante pour Blass. "J’essaie de faire vivre des choses étranges, un peu tricky, aux spectateurs. En sculpture, c’est quand même un défi."