Les Mouches de Riopelle et autres estampes : Pêche miraculeuse
Arts visuels

Les Mouches de Riopelle et autres estampes : Pêche miraculeuse

L’exposition Les Mouches de Riopelle et autres estampes offre la chance d’admirer de précieuses oeuvres sur papier avant qu’elles prennent le chemin de la voûte.

Taquiner le poisson nécessite patience et minutie. C’est avec un état d’esprit semblable à celui des pêcheurs qu’il faut aller voir Les Mouches de Riopelle et autres estampes. Il est impératif de s’attarder aux détails des eaux-fortes, linogravures et gravures sur bois réunies au Musée des beaux-arts de Sherbrooke (MBAS) pour pouvoir en apprécier toute la splendeur. Ainsi, il faut plus qu’une visite éclair pour percer le secret de ces oeuvres faisant désormais partie de la collection de l’institution.

FAIRE MOUCHE

Les séries de Jean-Paul Riopelle sur les mouches à pêche constituent l’attraction principale. Certaines sont tout en finesse et en précision alors que d’autres n’offrent aucun repère, mis à part la couleur qu’on imagine celle de la mouche. Une belle et curieuse contradiction.

L’exposition permet également d’apprécier le travail des Québécois René Derouin et Stanley Lewis, ainsi que du Britannique Tom Phillips. L’univers de Derouin voyage entre le nord du Québec et le Mexique, entre la sédentarité et la migration. On craque pour sa ludique série Toubête. Lewis fut quant à lui prophète de malheur avec Man and Air Pollution, des linogravures qui datent de 1968. Elles témoignent des effets néfastes de l’industrialisation. On y voit des êtres déformés, aux allures humanoïdes. C’est une seule oeuvre de Tom Phillips qu’on retrouve dans cette exposition, mais elle est d’envergure. A Humument est en fait un livre dont chaque page fut modifiée par l’artiste. Il y a fait différents dessins tout en mettant des mots en évidence afin de créer de nouvelles histoires.

Le but avoué de cette exposition est de faire profiter les curieux des dernières acquisitions du MBAS, mais il s’agit également d’une célébration de ces formes d’art s’étalant sur de beaux papiers. Quoique peu considérée, l’estampe exige une grande application de la part des artistes. C’est maintenant aux spectateurs de se mettre à l’ouvrage.

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Jean-Paul Riopelle, les estampes