Danny Hussey : Parole aux symboles
Les oeuvres de Danny Hussey, présentées à la Galerie d’art de l’hôtel de ville d’Ottawa, peuvent sembler difficiles à aborder dès les premiers instants. Il y a quelque chose de menaçant dans les réalisations de l’artiste, un peu à la manière du bombardement publicitaire que nous fait subir la télévision, et le choix des principaux sujets (les populaires personnages des Simpson, entre autres), dépeints à huit reprises, vient ajouter amplement à ce sentiment d’envahissement.
Pourtant, une fois les impressions de base passées, le visiteur se rend bien compte de l’ampleur qu’a pu prendre tout le travail, ce dernier empreint d’une intrigante complexité. Les techniques utilisées possèdent un caractère des plus hétérogènes (une combinaison de peinture, de sérigraphie et de gravure sur bois, de même que d’autres propositions dérivées de la vidéo) et le processus créateur, détaillé sur un des feuillets explicatifs, dévoile une méthodologie qui relève assurément de la folie obsessive!… ce qui n’est pas mauvais en soi, étant donné les références autobiographiques qui y sont reliées.
Et en effet, c’est un moment vécu avec sa propre fille (handicapée, ne pouvant pas communiquer par la parole) qui a inspiré tout ce labeur intense et rigoureux…
Puis, à travers le parcours, au détour d’un mur, les plans fixes et la séquence filmée, avec ce qui semblerait être la silhouette de l’enfant surplombée de symboles de toutes sortes, viennent justifier la pertinence et le titre du corpus (Signs of Language) avec intelligence et simplicité. À l’affiche jusqu’au 22 mars.
À voir si vous aimez / Michel Majerus, Donald Baechler, le pop art