Armand Vaillancourt : Indomptable Vaillancourt
Le Centre national d’exposition accueille jusqu’en juin une rétrospective des oeuvres de l’un de nos plus grands artistes québécois, Armand Vaillancourt. Le monde n’a qu’à bien se tenir.
Il mord à belles dents, pas seulement dans la vie, mais dévore dès qu’il le peut tout ce qui est source d’injustice. Armand Vaillancourt était chaudement accueilli par une foule enthousiaste lors d’une conférence qu’il donnait au Centre national d’exposition (CNE) le 20 mars dernier. Toutefois, même ceux qui n’auront pas profité de la chance offerte par le CNE de prendre le pouls de cet indomptable créateur – et d’apprécier son bouillant tempérament – pourront le découvrir à travers l’originalité de son travail. En effet, son passage dans la région visait à souligner le lancement de l’exposition Sculpture de masse, qui rassemble 45 oeuvres témoignant de la richesse de sa production, des années 1950 aux années 2000.
Certes, les sculptures de petite dimension, qui ont le mérite de pouvoir être présentées dans une salle d’exposition, n’ont pas la même prestance que ces oeuvres monumentales qu’a créées Armand Vaillancourt depuis le début de sa carrière, et qu’il aurait fallu voir de visu pour en apprécier toute la grandeur. Les visiteurs ont toutefois une chance remarquable de voir des créations sélectionnées à partir de collections privées et publiques. Cette initiative nous permettra de découvrir la touche unique de Vaillancourt par l’entremise de sculptures, de peintures, d’estampes, d’assemblages, d’esquisses et de photographies documentant certaines de ses performances.
Le panorama ainsi dressé donne un aperçu convaincant de l’importance de Vaillancourt dans le paysage culturel québécois, mais il met surtout en relief le discours fortement engagé de l’artiste, pour qui rien n’échappe à la politique.
Notons la présence sur le territoire saguenéen, juste devant l’hôtel de ville de Saguenay, de la sculpture pacifiste en acier soudé intitulée Cénotaphe, qui porte aussi le nom de Monument aux morts, créée en 1959, mais toujours aussi actuelle. On trouve d’autres réalisations imprégnées des idéaux de Vaillancourt ailleurs au Québec et au Canada, de même qu’en République Dominicaine et à San Francisco (la célèbre fontaine Québec libre!).
À voir si vous aimez / l’art engagé, l’Internationale, l’implication sociale