Éric Gélinas : Photo-graphiste
Arts visuels

Éric Gélinas : Photo-graphiste

Éric Gélinas présente CO2, une exposition de photos où se côtoient animaux, plantes et pollution.

OEuvrant depuis quelques années comme photographe dans le milieu culturel (on lui doit notamment les photos de bands exposées dans la salle de spectacle du Nord-Ouest Café et plusieurs unes du Voir Mauricie), Éric Gélinas nous arrive à présent avec sa deuxième exposition officielle, baptisée CO2.

Bien que les images qu’on y trouve, où des visions quasi apocalyptiques d’environnements pollués par l’Homme côtoient de lumineuses représentations de la nature, suggèrent un message écologiste, Gélinas s’en distance rapidement. "Je ne suis pas là pour faire une critique morale, je n’ai pas le goût de faire ça du tout, assure-t-il. Je veux juste être témoin des choses. La pollution, je trouve ça beau jusqu’à un certain point…"

De fait, d’un point de vue purement esthétique, les compositions visuelles que propose l’artiste sont à la fois belles et horribles et, dans tous les cas, elles provoquent des réactions viscérales. Reconnaissant l’influence de la bande dessinée et du cinéma fantastique, Gélinas estime que son exposition devrait plaire à un large public. "Ça va rejoindre beaucoup de gens; le tripeux de science-fiction autant que la personne plus zen. Grosso modo, le monde va regarder l’exposition et il va y avoir un impact, un sentiment… Certains vont être plus touchés par certaines photos, chaque personne va avoir ses préférées, mais je pense que personne ne va sortir de là en disant que c’est vide."

Se définissant comme un "photo-graphiste", Gélinas retravaille beaucoup ses clichés par ordinateur, si bien qu’ils prennent parfois l’allure de peintures surréalistes, un exemple particulièrement saisissant étant ce portrait d’une créature lovecraftienne créée en combinant des photos d’un colimaçon, de pattes de crabes et de têtes de poissons morts. "Autant certains photographes puristes ne veulent rien savoir de Photoshop, autant il y a une autre école de pensée qui se dit: "C’est un outil qui est là, pourquoi pas se laisser aller, s’en servir pour faire des choses qui n’ont jamais été faites?""

"Déjà, quand j’étais au Collège Laflèche dans les cours d’arts plastiques, poursuit Gélinas, on essayait de faire des montages de photos avec de la colle, et j’en mettais partout! Avec Photoshop, tu peux tout juxtaposer ça et avoir un super rendu."