Elektra : Flux perpétuel
C’est la 10e édition de l’événement Elektra. Parmi l’éventail de choses à voir et à entendre, quelques repères.
Chaque année, cet événement multidisciplinaire en arts numériques gagne en volume et en durée. Sept lieux en sont maintenant les hôtes: le Centre Skol, La Centrale, articule, la galerie Pierre-François Ouellette, l’Usine C, la Cinémathèque québécoise et le Conservatoire de musique de Montréal. Et c’est maintenant sur 10 jours qu’il s’étale. Que faudra-t-il ne pas rater?
Le 7 mai, l’artiste japonais Ryoichi Kurokawa sera de passage dans notre ville. Il y a deux ans, à la Tate Modern à Londres, il participait à Synthesis, un concert-performance avec une intervention décrite comme une "sculpture spatiotemporelle"! À Montréal, il présentera en première nord-américaine, sur un écran triple, son concert audiovisuel Rheo. Le titre trouve son inspiration dans une expression du philosophe grec Héraclite d’Éphèse, "panta rhei" ("tout s’écoule"), qui signifie que l’essence du monde est dans un état de flux perpétuel…
Le lendemain, le collectif italien Otolab (né en 2001 à Milan et composé de musiciens, de vidéastes, de D.J., de V.J., mais aussi d’architectes) sera à l’affiche pour la première fois au Canada avec op7. Ce sera une sorte de plongée audio-vidéo électrifiante dans un tunnel virtuel d’où émergeront des formes architectoniques à la fois très années 80 et totalement suprématistes russes…
Par le passé, je vous ai déjà invités à aller voir l’expérience totale Feed de Kurt Hentschläger. C’est la troisième année que cet événement revient à Montréal, mais je vous le conseille encore, tant c’est extraordinaire (les 6, 7 et 8 mai).
Quant au volet installations d’Elektra, il est déjà en place dans plusieurs galeries avec plus ou moins de succès. Les interventions de Ken Gregory (chez articule) et de Mouna Andraos (à La Centrale) sont intelligentes, mais pas totalement convaincantes visuellement. J’attends donc avec impatience les installations qui seront montées à l’Usine C et à la Cinémathèque. Avec la participation d’Eric Raymond, Émile Morin, Jocelyn Robert, Esther Choi et Jean Piché. Il faudra surveiller en particulier À portée de souffle, installation de Jean Dubois et Chloé Lefebvre où "c’est le souffle du spectateur qui construit l’image vidéo".
Enfin, ne ratons pas, les 7, 8 et 9 mai, les Panoramas internationaux I, II et III, séances de 65 minutes chacune composées de vidéos choisis par Némo, festival parisien de nouvelles images et de création multimédia.