Ils se marièrent – Rites du mariage de l'Antiquité à aujourd'hui : La grande demande
Arts visuels

Ils se marièrent – Rites du mariage de l’Antiquité à aujourd’hui : La grande demande

La Société d’histoire de Sherbrooke s’agenouille solennellement et fait la grande demande: "Chéri, voudrais-tu venir assister à ma nouvelle exposition sur le mariage?"

Entre le 12 et le 14 juillet 1940, 125 couples, à Sherbrooke seulement, unissent leurs destinées. Le principal motif de cette effervescence: des hommes veulent se soustraire à la conscription. "Les prêtres mariaient plusieurs couples dans la même cérémonie. On envoyait des chauffeurs de taxi chercher des témoins aux quatre coins de la ville, sinon on leur demandait carrément à eux", raconte Ève Desjardins, coordonnatrice à l’animation et aux expositions de la Société d’histoire de Sherbrooke, qui présente depuis mars Ils se marièrent – Rites du mariage de l’Antiquité à aujourd’hui.

Cette anecdote de noces à la va-vite n’est qu’un des nombreux faits inusités glanés au cours de cette exposition qui, comme son titre l’indique, retrace l’histoire du mariage. De raison, d’amour ou obligé.

Cette exposition, c’est beaucoup à la générosité de Louise Poiré qu’on la doit. Il y a longtemps que l’amie de la Société d’histoire avait suggéré que soit mise à profit sa collection de robes et de pièces liées aux noces, désireuse d’en faire bénéficier la communauté. Pièces maîtresses de l’exposition, les robes jalonnent ainsi la visite, des très pudiques – presque austères – robes du début du 20e siècle, façon Donalda, jusqu’aux extravagantes robes à traîne démesurément bouffantes de la fin du 20e.

L’ALCÔVE DES NOUVEAUX ÉPOUX

Abondamment documenté en ce qui a trait aux enjeux sociaux et politiques du mariage, Ils se marièrent… ne fait toutefois pas l’impasse sur l’aspect très intime des épousailles. Après tout, ce serait le plus beau jour dans la vie des mariés. Les témoignages du couple Poiré et ses photos personnelles reproduites au bas de certains panneaux sont de tendres et amusants clins d’oeil à une époque où le mariage faisait irrémédiablement passer les amoureux de l’enfance à la vie adulte. Quelqu’un a dit nuit de noces?

Pour ceux qui, chemin faisant, auront été gagnés par le désir de dire "oui, je le veux", à la vie à la mort, à l’être aimé, la Société d’histoire offre, à défaut d’un véritable célébrant, une séance de photos de nouveaux mariés, avec décor d’époque et costumes de circonstance. Apportez votre appareil photo!

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MOI AU MUSÉE

À des milles et des lieues des expositions d’insectes sous socles de verre ou de squelettes de dinosaures, Qui suis-je? En quête de soi, à l’affiche au Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke jusqu’au 7 septembre, propose une plongée en soi-même. Destinée en premier lieu aux enfants et aux adolescents, l’exposition hyper interactive aborde la complexe question de la personnalité.

Conçue comme une chasse au trésor intérieure, l’exposition questionne le visiteur sur différents paramètres déterminant ce qui le distingue et le façonne. Il faudra d’abord se confronter à son image dans la maison des miroirs. On nous livre ensuite au test des taches noires, tout en nous expliquant qu’il ne s’agit pas de la fine fleur des techniques en psychologie. Arrivé à la zone du cerveau, on apprend à distinguer ce qui, chez l’humain, relève de l’inné et de l’acquis. La zone de l’estime de soi remet en question les diktats esthétiques – taille fine, dents blanches, teint basané – de notre société. Nul doute qu’elle interpellera les adolescents: on y décortique l’image corporelle telle que rendue dans les magazines (du chiqué!). On complète notre quête avec les échelles d’un test de personnalité. Comme dirait l’autre, connais-toi toi-même!