Karen Muller : Lignes d'horizon
Arts visuels

Karen Muller : Lignes d’horizon

Vingtième artiste invitée dans le cadre du programme de résidences croisées de Langage Plus, Karen Muller est aussi la plus jeune à en avoir profité. Regard sur une belle partance.

Bien sûr, le centre d’artistes Langage Plus est un peu bric-à-brac en ce moment, en raison des infiltrations d’eau qui ont nui à ses plus récentes activités – le purgatoire serait toutefois sur le point de se terminer, selon les dires de la directrice, Jocelyne Fortin, qui viendrait de recevoir d’excellentes nouvelles pour le financement des rénovations de l’immeuble.

La situation n’empêche toutefois pas d’apprécier la proposition de Karen Muller, la plus récente artiste accueillie dans le cadre du programme Résidences croisées Alsace, France / Lac-Saint-Jean, Québec. Son projet intitulé Interligne est le résultat d’une démarche bien structurée et particulièrement mature pour une artiste en début de carrière – il s’agit en fait de sa première exposition solo.

Par le truchement de la photographie, du travail numérique et de la vidéo, elle extrait les lignes fortes du paysage pour produire des oeuvres contrastées. Particulièrement intéressée par les phénomènes électriques ou lumineux, elle introduit fils, transformateurs et poteaux dans ses oeuvres, mais trouve aussi dans le reflet du soleil sur une rivière le matériau à traiter pour obtenir des images épurées. Cette façon qu’elle a de lire le monde entre les lignes de ses paysages, et de le rendre dans sa plus simple expression, montre une sensibilité que partagent plusieurs artistes établis. Elle a d’ailleurs su aborder l’essentiel notre paysage – électricité, rivières, lacs, horizon et grands espaces – sans sombrer dans les gouffres des lieux communs sur l’identité québécoise.

À voir si vous aimez /
Fréquences urbaines de Karine Côté

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DERNIERE CHANCE

À voir aussi avant le 6 juin, les oeuvres de Reno Salvail (Les Rivières de feu) présentées à la galerie Séquence. L’échéance est la même pour l’installation vidéographique de Sébastien Cliche, un projet intitulé L’Inertie agitée, présentée dans l’Espace Michael Snow. Ce dernier propose une vidéo dont le montage permet de réinsuffler un souffle de vie à des images fixes diffusées sur un écran-objet duquel sourd une ambiance sonore bouleversante.