Les Jardins réinventés de la Saint-François : Passez aux jardins
Arts visuels

Les Jardins réinventés de la Saint-François : Passez aux jardins

Pour leur deuxième édition, les Jardins réinventés de la Saint-François se bonifient et se multiplient afin que l’idée derrière Cité des rivières prenne tout son sens.

Lors d’une conférence de presse, Bernard Chaput, président de Cité des rivières, racontait qu’un touriste français lui avait lancé que la rivière Saint-François est à Sherbrooke ce que la Seine est à Paris. C’est un peu fort comme affirmation, mais il est vrai que ce cours d’eau traverse la ville d’une extrémité à l’autre et, du même coup, fait partie de la vie des Sherbrookois.

Situé aux abords de cette rivière, le parc de la Rive est un splendide lieu de ressourcement, un secret bien gardé. C’est là, dans l’environnement de la Maison des arts et de la culture de Brompton, que se déploieront les Jardins réinventés au fil de l’été. Ainsi, Cité des rivières, qui chapeaute l’événement, ne se limite pas au coeur de Sherbrooke, un peu comme les cours d’eau qu’elle célèbre.

JARDINS DES MERVEILLES

Neuf jardins conçus par des artistes issus de trois disciplines (arts visuels, architecture et horticulture), c’est ce qui vous attend au parc de la Rive. Certaines règles encadrent la confection des jardins éphémères (réalisés du 16 au 20 juin). En fait, il s’agit d’un mélange de land art, d’installation et d’in situ. Les "jardiniers" utiliseront bois, végétaux, roches et autres matériaux afin de créer des oeuvres qui devront interpeller les sens.

Contrairement à l’an dernier, l’accès au site sera gratuit. Autre nouveauté pour cette deuxième édition de l’événement: un 10e jardin verra le jour au Marché de la gare de Sherbrooke et servira du même coup de teaser pour que les gens se déplacent à Brompton afin d’admirer la suite.

POUCE VERT

Stéphanie Demers Thiébaud forme une équipe toute sherbrookoise avec Adriane Gariépy pour la réalisation d’un jardin. Les deux artistes comptent bâtir une "hutte sensorielle". "Les gens vont pouvoir entrer à l’intérieur et s’asseoir", explique Stéphanie. L’aspect éphémère des jardins ne la dérange pas, au contraire. "C’est ce qui m’interpelle le plus. Pour moi, vendre une oeuvre n’a pas de sens. L’essence est dans le processus de création et l’interaction avec le public."

Quant à Christine Juillard et Michel Bachelet, deux artistes de la région reconnus pour leur travail en land art, ils auront chacun leur jardin. Juillard compte exploiter la proximité de la rivière: "Je désire faire un observatoire en branches tressées, proposer des points de vue sur différents éléments." Quant à Bachelet, il est tout particulièrement interpellé par l’historique de l’endroit, qui fut à l’origine un site amérindien, ainsi que par le mouvement de la rivière. "Ce sera une installation in situ dans laquelle j’utiliserai des branches, beaucoup de branches." Habitué de faire ses oeuvres au coeur de la forêt, il trouvera son principal défi dans l’aménagement d’un terrain neutre, moins sauvage.

Les difficultés sont nombreuses, mais ne nous inquiétons pas pour ces jardiniers de l’éphémère, car à leur manière, ils ont chacun le pouce vert.

À voir si vous aimez /
Le land art, l’horticulture, les installations