Ses racines doivent se trouver dans les écrits d’un Molinari qui, vers la fin des années 1950, parlait déjà de "néo-figuration abstraite". Mais qu’est-ce que la "nouvelle figuration"? Il est mentionné dans les communiqués que "les représentants de ce genre explorent et transcendent un univers qui s’inspire du tangible et du visible". Bien sûr, mais l’art, depuis qu’il existe, n’est-il pas constitué quasi uniquement de ça? Voyons d’abord les oeuvres.

On y retrouve Eveline Boulva, qui poursuit son intéressante série graphique Coulée glaciaire; des lignes fouillées sur d’immenses fonds blancs, évoquant les contours épurés de paysages inventés ou réels. Mais encore, les paysages du talentueux Guy Laramée, qui montrent des luminosités et des harmonies colorées quasi palpables (Vers le volcan, 1 et 2).

Or, il y a les artistes suivants, qui logent tous quelque part dans l’étrangeté. Ianick Raymond, nouvelle recrue, qui a un don pour les textures, une palette irréprochable et des compositions incompréhensibles mais efficaces (Scène de jeu no 1 et 2). On le rapproche d’Alexis Lavoie, qui affiche la même ambiguïté dans ses compositions, jouant sur divers modes de représentation, dont le design graphique en contrastes stridents (Terrain de jeu I et II) avec de surprenantes sinueuses au pinceau. Puis, Sylvie Bouchard, dont, outre les références aux plasticiens, il pourra sembler difficile de saisir complètement la portée de la série labyrinthique (six morceaux). De son côté, l’incontournable et prolifique Jean-Robert Drouillard nous revient avec une autre de ses énigmatiques sculptures sur bois colorées (Where Are You Alice?).

Toute cette peinture actuelle est-elle si près de nous qu’on ne peut la regarder avec le recul nécessaire? Quelque chose nous échappe peut-être. Allez voir pour savoir. Et concernant la "nouvelle figuration", peut-être est-ce la difficulté de lier les pratiques diverses de plusieurs artistes actuels qui a donné cette catégorie empruntée aux années 1960? Ce n’est pas un tort, remarquez, l’éclatement des formes et des manières actuelles est si grand que l’on s’y retrouve mal. Encore à vous, Lacerte, de nous faire découvrir toute la richesse de nos penseurs et artistes!

À voir si vous aimez /

Vittorio, Edmund Alleyn, Jacques Monory

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AILLEURS DANS LA CITE

Du 3 juin au 23 août, profitez de votre visite de l’exposition d’Henri Cartier-Bresson à la Villa Bagatelle pour explorer, à l’étage du même lieu, l’espace intitulé Un air d’Europe du Club photo F:1. Des images qui s’inspirent du Vieux Continent et d’autres tirages en noir et blanc vous y attendent. Par ailleurs, au MNBAQ s’est ouverte la très intéressante exposition de Micheline Beauchemin: ses oeuvres ayant pour thème notre grand fleuve sont incroyables. Chez Tzara, un accrochage nouveau des membres intitulé Jampack est prévu du jusqu’au 19 juillet. De même, quand vous irez sur la rue Saint-Jean, passez donc à la galerie L’espace contemporain, qui ouvre son Estivale 2009 du 25 juin au 26 juillet. Bon été!