Froid brûlant : Dialogue nord-sud
Les pratiques des artistes contemporains canadiens du nord sont-elles si différentes de celles de leurs compatriotes du sud? Peut-être pas tant que ça, et il semblerait même difficile de déterminer laquelle des deux parties exerce une plus grande influence sur l’autre. C’est ce qui découle en tout cas de l’exposition Froid brûlant, à l’affiche jusqu’au 30 août à la Galerie d’art d’Ottawa. Avec des oeuvres choisies expressément pour l’occasion, le travail des commissaires a porté fruit et révèle des réalisations d’une qualité convaincante, qui se répondent du même coup dans un tout plus que cohérent.
Dans l’ensemble, même si les thématiques se distinguent puisqu’elles sont basées sur les expériences respectives de chacun des créateurs, le visiteur se rendra compte, par exemple chez Annie Pootoogook – originaire de Cape Dorset et de tradition aborigène -, que la culture actuelle nord-américaine revêt une importance de taille dans le choix de ses éléments picturaux. Les photographies de Tania Kitchell (Toronto), ludiques et engageantes, mesurent l’influence du temps qu’il fait sur les agissements de l’homme (ce dernier toujours en quête de moyens de contrôler la nature), tandis que Doug Smarch Jr., de la tribu tlingit, allie de manière saisissante la technologie moderne à un univers traditionnel empreint de spiritualité.
À travers un parcours soigné et sans forcer la note, l’exposition parvient certainement à amenuiser les préjugés et à faire disparaître quelques inutiles frontières.
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