Traces et Souvenances : Théâtre de rue hybride
Semblant venir d’une autre époque, les comédiens des Productions Traces et Souvenances proposent la visite de Sherbrooke en mode passé recomposé.
Quelque 28 000 voyageurs-spectateurs sont déjà montés à bord de l’autobus qui remonte le temps dans le cadre de plus de 550 représentations de Traces et Souvenances. Incontournable escapade à se payer au Québec, selon l’édition 2009 du Petit Futé, Traces et Souvenances entame sa 15e saison. Et quelle saison, puisque 70 représentations sont déjà à l’agenda de l’équipe de comédiens, à laquelle s’ajoutent deux recrues.
TRACES DURABLES
Le spectacle Traces et Souvenances a été créé et produit par le Théâtre de l’Aire de jeu en 1994. "Pour rendre à César ce qui lui appartient, précisons que c’était au départ une idée de Lynda Généreux de Tourisme Sherbrooke, qui souhaitait un projet liant culture, tourisme et patrimoine, confie Lysanne Gallant, à la conception du projet dès ses balbutiements. À la première mouture, une guide de Tourisme Sherbrooke cédait la place à des interventions théâtralisées qui n’avaient pas de liens entre elles. Dès la deuxième saison, on avait intégré le personnage de Mary O’Malley, qui assurait le maillage entre ce qui se déroulait dans l’autobus et dans les divers lieux où on s’arrêtait", ajoute la comédienne, metteure en scène et directrice artistique.
Mary O’Malley, c’est un personnage fictif, une Irlandaise sympathique, bonne de son métier. "C’est une espèce de revenante qui transcende le temps et l’Histoire. À la manière des servantes et des valets de Molière, Mary peut se permettre de dire à peu près tout ce qu’elle veut… ce qu’elle fait allègrement!" Outre la colorée Mary, le public fera la connaissance d’une femme de colon, d’un loyaliste, d’une riche commerçante et d’un dirigeant d’usine. À travers la rencontre de ces personnages, c’est deux siècles d’histoire qu’il vivra, en direct.
TRÉSORS REVISITÉS
Alors que Traces et Souvenances se déroule au rythme du 19e siècle, le Tour de la Cité Par le Chemin des fresques plonge le spectateur au coeur des années 50. "Le petit frère de l’autre propose une facture urbaine, éclatée, plus rapide, à l’image de l’époque où il se déroule, raconte celle qui rêvait d’un tel projet depuis longtemps. Grâce au personnage d’Adéline, dont le leitmotiv est "Cultivons-nous", on a rallié de manière organique les trésors culturels de Sherbrooke: le Granada, les maisons du Vieux-Nord, l’art floral, la musique, et bien sûr les fresques. On apprend beaucoup, mais on ne tombe pas dans le didactique", nous rassure Lysanne Gallant.
Direct, privilégié, expérimental et comique, le contact entretenu par les comédiens avec le public est aussi touchant. "Cette histoire, c’est la nôtre! Ce n’est pas rare que les gens interviennent, prennent partie dans ce qui se déroule devant eux." Les comédiens sont donc appelés à improviser. "Ils ont une grande capacité à s’abandonner dans un présent non prévu. C’est un bonbon pour l’âme que ces rencontres entre public et comédiens."
Envie de vous offrir un voyage dans le temps? Sachez que les réservations sont essentielles (819 821-1919 ou 1 800 561-8331).