Sherbrooke, terre d'accueil : Sherbrookois de partout
Arts visuels

Sherbrooke, terre d’accueil : Sherbrookois de partout

La Société d’histoire présente Sherbrooke, terre d’accueil, une exposition interactive retraçant 200 ans d’immigration dans la Reine des Cantons.

Depuis le 16 juin, la salle Andrée-Désilets de la Société d’histoire de Sherbrooke est habitée par une exposition permanente ayant pour thème l’immigration sherbrookoise, d’hier à aujourd’hui. Michel Harnois, directeur général de l’organisme, nous parle du voyage dans le temps qui y sera proposé pour les huit prochaines années.

"Le territoire de Sherbrooke a été, de toutes les époques, une terre d’accueil, d’abord pour les Amérindiens et les Abénaquis qui y étaient de passage. Ensuite sont venus les Américains, les Britanniques puis les Irlandais et les Juifs de Russie, les Italiens… Plus récemment, les Serbes ont fui les atrocités de la guerre et se sont installés à Sherbrooke." Visiter Sherbrooke, terre d’accueil permet notamment de prendre conscience des efforts de ces immigrants pour faire de Sherbrooke la ville dont ils rêvaient. "Le mot d’ordre de cette expo est l’humain. On a privilégié les témoignages, l’émotion, les histoires à échelle humaine."

VIVRE ICI, HIER ET AUJOURD’HUI

Rue Dufferin, l’espace est habité par quelques artefacts et plus de 200 photos montées sur panneaux. Mais dès l’entrée du visiteur, ce sont surtout les modules interactifs qui attirent le regard. "À la Société d’histoire, notre richesse, c’est nos archives, nos données, nos photos. Pour cette exposition, on a choisi de mettre la technologie au service du contenu."

Loin d’être froide, cette technologie nous permet notamment d’entrer en contact avec des figures marquantes de l’histoire sherbrookoise. "Grâce à un module interactif, des personnages incarnés par trois comédiens de la région prennent vie. Si on pose toutes les questions suggérées par le système, on peut passer cinq minutes en discussion avec chacun. On y rencontre Richard Heneken, ancien chancelier de l’Université Bishop’s, Mimi Shea, amoureuse de la musique ayant consacré sa vie à l’art, et le docteur Joseph-Émile Noël, fondateur de l’Hôtel-Dieu."

Un peu plus loin, un appareil audio nous permet d’entendre le témoignage d’un jeune employé de l’usine Paton qui, du haut de ses 14 ans, nous raconte sa vie de travailleur, à la fin du 19e siècle. Lucy Peel, épouse d’un officier de la marine, nous livre pour sa part ses impressions sur sa vie sherbrookoise. "Cette femme a tenu assidûment son journal de 1833 à 1836. Chaque jour, elle envoyait des lettres par paquet à sa famille demeurée en Angleterre. À travers ses écrits, on a découvert ses relations sociales, son quotidien. On apprend aussi ce qu’elle pense des Américains, ces rustres qui crachent par terre!"

On ne peut pas passer à côté de la section où de courts films nous présentent des néo-Sherbrookois partageant leur petite histoire personnelle. Parmi eux, le touchant André Ghibely, chirurgien retraité du CHUS, qui nous raconte son arrivée d’Égypte et son bain culturel au bingo où il remporta… une dinde!

Émotion et rapprochement sont à l’honneur dans cette exposition. L’occasion y est belle de mieux connaître les gens ayant tissé l’histoire de Sherbrooke.