7 péchés. Quand le Musée parle au diable! : Tirer le diable par la queue
Question de faire découvrir une portion de son immense collection d’objets, le Musée de la civilisation nous invite à tenter le diable en découvrant son expo 7 péchés. Quand le Musée parle au diable! Le tout sorti de l’imaginaire de sept conteurs d’ici.
Les sept péchés capitaux. On les connaît tous… Orgueil. Paresse. Envie. Luxure. Gourmandise. Colère. Avarice. Ici, ils seront certes portés par sept contes. Mais surtout, par 250 objets. "En fait, ces objets sont les véritables vedettes de ces contes", note le metteur en scène et directeur artistique des conteurs, Martin Larocque. Point de départ de la création, les sept conteurs sont allés visiter la Réserve muséale de la Capitale nationale, à la recherche d’objets. Et d’inspiration. "Pour moi, tout s’est bâti en voyant les objets dans la collection du Musée. Tu entres là et l’imaginaire s’émerveille: tu vois des objets qui ont appartenu à des gens, et tu entres dans l’histoire de ces gens-là", note le conteur Yvan Bienvenue. Le choix, lui, est difficile. "Ce n’était pas évident de choisir des objets parmi tant de splendeur et de diversité. Il fallait penser en fonction du thème: on ne pouvait pas tout mettre", de dire Jocelyn Bérubé (l’orgueil), dont la sélection s’est arrêtée sur un présentoir. Yvan Bienvenue, lui, choisira un miroir pour illustrer l’envie.
À ces premiers objets, d’autres s’ajouteront. Jusqu’à un maximum de 50. Pour illustrer et développer le conte. "Il y a là un côté interactif: ce sont les objets qui décident de l’histoire, et l’histoire qui décide des objets", note M. Bérubé. De ce matériel premier, chaque conteur développe sa tangente. Certains contes ont un caractère surprenant. D’autres sont plus archétypaux. "Par exemple, dans le conte de la gourmandise, Renée Robitaille fait saliver le public. On n’a pas besoin d’aller chercher le troisième degré: elle a plongé dans le côté délicieux de la nourriture. Les objets de cuisine qui l’illustrent, on les imagine fumants. On crée une scène qui vit, un peu comme un son et lumière, dans lequel les gens voient un objet sous un nouvel angle", explique le metteur en scène.
Un petit côté exercice de style? Peut-être. Mais il faut le dépasser. "Le but, c’est de raconter une bonne histoire. Et que cette histoire mette en valeur le patrimoine", observe Yvan Bienvenue. Lui, son miroir l’amène à raconter l’histoire de Janvier, un envieux qui y découvrira un reflet mystérieux. Pour sa part, Jocelyn Bérubé met en scène son père, un soir de Noël. "Quand tu regardes autour de toi, tu vois des personnes qui sont là, entre l’ordinaire et l’extraordinaire: il suffit de les habiller un peu pour en tirer un conte."
À leurs côtés, Lucie Bisson (la colère), Anne-Marie Olivier (l’avarice), François Lavallée (la paresse) et Michel Faubert (la luxure). Le tout au fil de sept vidéos. "Dans les vidéos, le but était d’amener le conteur sur la scène. De respecter la couleur, l’esprit du conte, avec le moins de plans possible", explique Martin Larocque. "Et dans tout ça, ajoute Jocelyn Bérubé, le conteur, c’est le guide qui est là pour amener le public aux objets."