Séances de yoga en salle d’exposition, collecte de fonds pour diverses causes locales humanitaires, expansion prochaine de "l’unique jardin de sculptures à Ottawa", au dire de son propriétaire… Bientôt deux ans déjà que la Galerie Patrick John Mills a ouvert ses portes, fidèle au rendez-vous, même si, par les temps qui courent, "peu de gens sont intéressés à investir dans les oeuvres d’art", ajoute Patrick John Mills.

Qu’à cela ne tienne, jusqu’au 20 décembre prochain, il présente fièrement une dizaine de sculptures du forgeron Cairn Cunnane, dont les réalisations abondent dans la région: rampes d’escalier au parlement et à Rideau Hall, murale en plein coeur du quartier chinois, banc public sur la rue Principale à Aylmer…

Ici, ce sont ses petits formats qui se dispersent à travers les peintures de Mills (oui, il expose aussi ses propres tableaux) et celles d’autres créateurs. Chaque monument miniature – certains plus élaborés que d’autres – se compose de morceaux de fer forgé et de métal recyclé, travaillés de façon à évoquer la silhouette humaine, mais s’ébauchant aussi selon les aléas de l’abstraction. Sa pièce Faces and Voices, qui utilise un procédé de gravure et de taille, est aussi techniquement complexe que Free Form Body, un assemblage additif aux limites du non-figuratif.

Et même si chacun des ouvrages de Cunnane semble un peu égaré dans le fouillis de l’endroit, une rencontre avec l’homme à la tête de tout ça, aussi engagé qu’au premier jour, s’avère inspirante. "Si je survis?!" rétorque Patrick Mills avec indignation. "C’est le dernier de mes soucis!" Voir son site, aussi copieux que sa vision des choses: www.patrickjohnmills.com.

À voir si vous aimez / Alberto Giacometti, Julio González, Walter Redinger