Back Burner : Sans réponse
Le premier ministre a-t-il fait de belles découvertes littéraires récemment? Pourtant, ce ne sont pas les suggestions qui manquent. Depuis 2007, Yann Martel s’acharne à lui faire parvenir un livre toutes les deux semaines, accompagné d’une missive expliquant la nature de son choix. Déjà 68 bouquins envoyés (suivre les péripéties sur www.quelitstephenharper.ca), Martel n’a reçu qu’une banale poignée d’accusés de réception. Le dialogue – honteusement absent – que Martel tente ici d’établir avec Harper est certainement représentatif de la place que tient la culture aux yeux de ce dirigeant.
Qu’à cela ne tienne. Jusqu’au 19 décembre prochain, l’atelier Patrick Gordon Framing expose avec Back Burner le travail de 29 artistes de la région, inspirés, de près ou de loin, par les gestes de Martel et la sortie de sa dernière publication.
Des morceaux de feuilles argentées, marouflées par Marjory Loveys sur une toile à la brillance un peu assourdie, constituent une façon métaphorique d’exprimer des pensées de sens littéral (a true leader is reflective, par exemple). Michèle Provost, pour sa part, présente une installation composée de la première phrase tirée du premier ouvrage envoyé à Harper, de la deuxième phrase du second, et ainsi de suite jusqu’au 65e, construisant ainsi une histoire dénuée de sens, mais représentative d’un labeur intense. Quant à Wojciech Jakóbiec, il propose à l’observateur une étude de formes épurées, qui renoue avec les sujets classiques de la photographie. Stephen Harper se déplacera-t-il pour visiter l’exposition? Il a pourtant été chaleureusement invité.
À voir si vous aimez / Sketch, à la Galerie SAW, 101 Cadres, à la Galerie 101, Great BIG Smalls V, à la galerie Cube