Coiffures et parures au Québec. Portraits de femmes, 1790-1860 : L'âge d'or de la parure
Arts visuels

Coiffures et parures au Québec. Portraits de femmes, 1790-1860 : L’âge d’or de la parure

Coiffures et parures au Québec. Portraits de femmes, 1790-1860 met en évidence la relation qu’entretenaient l’artiste et l’acheteur d’art à une certaine époque.

C’est Daniel Drouin, conservateur de l’art ancien avant 1850 au Musée national des beaux-arts du Québec, qui a tiré les ficelles de Coiffures et parures au Québec. Portraits de femmes, 1790-1860, exposition dont il est commissaire. L’idée de cette thématique lui est venue alors qu’il présentait quatre portraits de bourgeoises de cette époque dans le cadre d’une autre expo. "Après avoir travaillé sur ce corpus, j’ai compris le but de l’artiste, ce que les gens souhaitaient en se faisant peindre, et ce que tout cela représentait. J’ai voulu exploiter ce sujet à partir des oeuvres de notre collection."

Selon Daniel Drouin, trois aspects sont à considérer lorsqu’on aborde l’histoire de l’art, dont celle du Québec. Il y a l’artiste, l’oeuvre et les commanditaires. Or, les portraits mettent en évidence cette sainte trinité d’une manière bien intime. "Les artistes, pour affirmer leur talent, leurs qualités, leur succès, vont profiter de l’opportunité de peindre des portraits de bourgeoises parce qu’à cette époque, elles se parent d’une manière incroyable." Lors de la pose, elles portent d’excentriques apparats: bonnet, ruban, tulle, gaze… "Les dames veulent marquer leur réussite sociale, montrer les pièces prestigieuses de leur manoir pour laisser quelque chose en héritage."

L’exposition compte également quelques portraits d’hommes. Ceux-ci sont fort différents. "Pour eux, c’était quelque chose de plus officiel. À l’époque, c’étaient le fils, l’époux, le père et le curé."

OBJETS ET REGARDS

L’exposition est bonifiée par plusieurs objets qui facilitent la compréhension des moeurs de la bourgeoisie québécoise de la fin du 18e siècle et du début du 19e. "J’ai voulu rendre les portraits encore plus attrayants et pénétrants en mettant des objets qui sont liés de près ou de loin aux personnages." Les meubles évoquent leurs décors, les bijoux parlent de leurs goûts, les photographies permettent de comparer le travail de l’artiste avec le modèle…

Il n’en demeure pas moins que ce sont les regards de ces dames de jadis qui sont les plus marquants et qui soulignent le talent des peintres québécois du passé. "L’artiste a comme obligation de faire un portrait ressemblant, mais au-delà de ça, il doit faire transparaître l’aspect psychologique de la personne portraiturée. Dans cette expo, plusieurs portraits nous intriguent pour cette raison. L’artiste a réussi à rendre l’âme du personnage." Ainsi, malgré les apparences d’opulence, on décèle de la fatigue, de la détresse et bien d’autres sentiments humains dans les yeux de ces femmes. Comme dit le proverbe, l’argent ne fait pas le bonheur…

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Les portraits, l’art québécois des 18e et 19e siècles, les antiquités