Revue 2009 / arts visuels : Millésimés
2009 terminé, voici quelques-unes des meilleures réalisations de nos institutions. Appellations contrôlées pour la région de Québec.
EMPORTE-MOI (MUSEE DES BEAUX-ARTS DU QUEBEC)
Un incontournable en 2009. Celles et ceux qui ont manqué ce petit bijou d’exposition devraient s’en vouloir. De même que ceux qui sont allés jusqu’à accuser les organisateurs de jouer sur des sentiments sacrés pour amadouer les visiteurs. C’est vite oublier qu’on ne peut pas "marchandiser" l’amour et l’authenticité, leurs succédanés sont trop vite repérables. Vivement donc, l’immédiateté des codes visuels employés, les préoccupations actuelles et l’originalité des créateurs. Voici nos lauriers pour ceux qui ont foi en la simplicité de la présentation qui est, en soi, une conquête: s’y obliger est une discipline. C’est aussi démultiplier l’effort qui consiste à faire plus avec moins.
HENRI-CARTIER BRESSON: LE MAITRE DE L’INSTANT (VILLA BAGATELLE)
Quelque chose de lumineux, car il y a vraiment trop peu d’expositions de photographies d’art d’avant 1960 en tirages originaux à Québec. Pour ce média, qui selon nous recèle l’expression même de la modernité artistique, notre culture accuse un retard certain dans la recherche. Cela dit, cette exposition – au record d’assistance inégalé – est le tremplin qu’il faut pour que nos contemporains s’intéressent à la photo et produira certainement une émulation dans ce domaine. Dire que cette présentation a même dépassé Mutineries tranquilles qui la précédait et où étaient exposées des pièces majeures d’artistes québécois des années 50! Bravo d’avoir pensé à présenter cette exposition d’une qualité supérieure.
Top 5 /
1- Emporte-moi (MNBAQ)
2- Henri Cartier-Bresson: Le Maître de l’instant (Villa Bagatelle)
3- Plus qu’une surface, Less Than a Volume, Charles Stankievech (Galerie des arts visuels): Pour la résonante simplicité de son installation.
4- Diane Landry (L’OEil de poisson): Pour sa vibrante poésie et l’éloge franc de la féminité quotidienne.
5- Birds of Quebec (Morgan Bridge): Pour la joie, le délire et l’affolement des lignes (il en faut aussi), bref toute la bizarrerie qui rend la vie si intéressante.