Stéfane Perraud : Cris phosphorescents
Arts visuels

Stéfane Perraud : Cris phosphorescents

La Chambre blanche accueille présentement l’artiste Stéfane Perraud en résidence. Étudiant à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, il sera des nôtres jusqu’à la fin février avec Fireflies.

Pour ceux qui n’auraient eu le plaisir d’entendre ce créateur au Pecha Kucha organisé dans le cadre du 11e Mois Multi, voici quelques-unes des idées maîtresses guidant son oeuvre et qu’il a partagées avec nous. Utilisant la lumière comme moyen d’expression, Stéfane Perraud s’affairera, durant sa résidence à La Chambre blanche, à la simulation d’un essaim de mouches à feu prenant leur envol. Cela, grâce à une structure de fins tubes de plexiglas suspendus et illuminés de l’intérieur, résultat d’un minutieux travail artisanal. L’effet final du projet est d’ailleurs illustré par une série d’esquisses à la gouache – en blanc sur blanc – ainsi que par une projection vidéo.

LUCCIOLE NELLA LUCE

L’artiste se plaît d’ailleurs à citer sa source d’inspiration principale, le livre de Georges Didi-Huberman intitulé La Survivance des lucioles, qui nous dit: "Nous devons nous-mêmes devenir des lucioles et reformer par là une communauté du désir, une communauté de lueurs émises, de danses malgré tout, de pensées à transmettre. Les petites lucioles donnent forme et lueur à notre fragile immanence." Dans le même ouvrage, l’auteur se penche sur l’oeuvre du cinéaste Pasolini, dans lequel la luciole est d’une importance majeure. À noter que celui-ci fut d’ailleurs grandement affecté par leur brusque disparition des campagnes italiennes dans les années 1970, des suites de la pollution industrielle…

Simple coïncidence, cette disparition suit de peu l’apparition de la diode électroluminescente (DEL), que Stéfane Perraud utilise dans ses oeuvres de façon régulière. Une technologie maintenant omniprésente dans la vie des Occidentaux: écrans OLED, iPod, lampes frontales, etc. Dans la présente, la diode prend un sens poétique, sinon politique, comme métaphore de l’homme qui résiste à son aliénation ou à son annihilation par la "grande lumière" du travail et du spectaculaire. "Je ne suis pas tant que ça attiré par la nouveauté technologique pour elle-même, confie l’artiste. À preuve, cette technologie DEL est assez ancienne, mais elle a été perfectionnée dans les dernières années."

Il insiste d’ailleurs sur sa volonté de créer des oeuvres qui demeurent immédiates dans leur appréhension par le public. Une touchante réalisation, d’une grande pureté visuelle.

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