Patrycja Walton et Michel Martineau : Célébration du parcours humain
Patrycja Walton et Michel Martineau nous invitent à ausculter les célébrations qui trament nos vies à travers l’exposition La Fête des sens. Ludique.
Patrycja Walton a choisi des éléments isolés pour décliner la thématique. Sa série de toiles dotées de tasses, notamment, figure des parcelles intimistes de sa vie. On peut y "lire" les différentes facettes de sa personnalité. Comme le dit l’artiste, il ne s’agit pas là d’autoportraits, mais bien d’autoreprésentations. Et le tout souvent avec humour, voire une touche de grinçant puisque l’artiste assume un discours féministe par lequel elle aime faire voler en éclats, pour les reconstruire à sa manière, les dogmes féminins. Patrycja Walton renforce l’impact visuel de son message par l’addition de mots, en écriture ajoutée ou en tramé, apportant du coup un deuxième niveau d’interprétation.
Originaire de l’Ontario, Patrycja Walton a étudié en Alberta, puis a vécu en Saskatchewan avant de s’établir à Montréal. Ses premières armes artistiques, elle les a faites sur la piste de la céramique, pour se tourner ensuite vers le textile, puis la peinture. Et plus récemment, atteinte d’une maladie oculaire dégénérative, l’artiste s’investit dans des créations tridimensionnelles dans lesquelles elle recycle des objets d’usage courant.
Acrobaties visuelles
Pour Michel Martineau, la fête s’organise et s’étale sur la toile en véritables acrobaties visuelles. Tout bouge devant le spectateur; des cases colorées aux textures plurielles se juxtaposent pour livrer un propos, une anecdote à décrypter avec ses propres sens. Subjectives à souhait, les oeuvres de cet artiste interpellent le visiteur, à qui l’on donne à voir de petites tranches de vie pleines de tendresse. Ainsi Le Retour à la maison, qui met en scène les personnages d’une famille et son foyer, comme un grand vase communiquant sur le monde. L’utilisation à répétition de motifs ajoute une note heureuse à l’ensemble, un peu comme un refrain qui revient dans la mélodie.
Pendant plusieurs années, Michel Martineau a abordé l’étude et l’influence de l’image médiatique. Il s’est ensuite imprégné de l’ère numérique puis, en 2004, est revenu à la peinture. Ses oeuvres sont richement pigmentées et enjouées. En plus de sa production, Michel Martineau enseigne à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQÀM.