Sandra Tremblay : Ubiquité
La Sherbrookoise Sandra Tremblay prend d’assaut moult galeries des Cantons-de-l’Est avec ses séries de tableaux fantaisistes. Lumière sur cette artiste qui a le sens du timing.
Ces jours-ci, Sandra Tremblay bénéficie d’un certain "momentum". Ce n’est pas une, ni deux, mais quatre expositions en simultané que la peintre propose en Estrie. Cet "envahissement" intrigue. Nouvelle mafia de l’art visuel ou simple hasard? "Ça adonne comme ça", explique l’artiste, mais cette situation découle d’un noble acharnement quant à la diffusion de son travail. "Tout le monde a dit oui en même temps. Je suis bien contente, mais une chance que j’avais beaucoup de toiles… J’aurais été dans le jus!"
Deux Mondes à la Galerie des artistes du Canton, Lustre vêtement à la Galerie Creatio, Démesure au Musée Beaulne, Artistes de la nuitée urbaine chez Raymond Chabot Grant Thornton… Ces expos sont toutes différentes et explorent des thèmes chers à l’artiste: la musique, la nuit, le cirque, la ville, l’architecture, le fantastique…
Mis à part l’intégration de tissus recyclés à certaines de ses toiles, Sandra Tremblay pratique la peinture sans grand artifice, mais cela n’a rien de passéiste. "Je m’inscris dans mon temps même si je ne suis pas une "artiste contemporaine". Je remets en question ce qui se passe dans le milieu urbain. À Sherbrooke, ça manque un peu de folie."
Et folie il y a dans l’oeuvre de Sandra Tremblay, tout particulièrement lorsqu’elle partage le pinceau avec son complice Daniel Coulombe. Ensemble, ils deviennent Alicia Burton. "Ça a commencé lorsque Daniel a récupéré quelques-unes de mes toiles laissées un peu à l’abandon et qu’on les a finies ensemble. Ensuite, on a fait quelques séries où, dès le départ, on peignait tous les deux." Cet exercice de style est devenu un inspirant laboratoire pour la peintre.
Et d’où sort le pseudonyme? "Alicia, ça veut dire "miroir", et Burton, c’est parce qu’on tripe sur les films de Tim Burton… Aussi simple que ça." Aucun rapport avec le Alice au pays des merveilles du réalisateur? "Ce n’est pas voulu; ça fait deux ans qu’on s’appelle de même. Ça tombe juste bien." Le timing lui colle à la peau.
Alicia Burton – Deux Mondes
Jusqu’au 4 avril
À la Galerie des artistes du Canton