Vent d'est : Tradition chinoise
Arts visuels

Vent d’est : Tradition chinoise

Avec Vent d’est, le Centre d’exposition Raymond-Lasnier reçoit neuf graveurs chinois.

Le Centre d’exposition Raymond-Lasnier commence à avoir l’habitude des échanges culturels. En 2008, il réalisait entre autres un partenariat avec l’Italie (Carlo De Carli, Isabelle Dumais). Cette fois, avec Vent d’est, il amorce un dialogue avec la Chine.

C’est en fait l’artiste trifluvien Guy Langevin que l’on retrouve derrière cette nouvelle exposition. "Il est allé en Chine à quelques reprises. Il y a été invité, y a gagné des prix", explique Marie-Andrée Levasseur, responsable du Centre. Lors d’un de ses voyages, il a rencontré le professeur Qi Fengge de l’Université de Shenzhen, en banlieue de Hong Kong. "Il lui a dit que ce serait l’fun qu’ils fassent un échange. Guy nous a approchés. Il voulait savoir si on était intéressés à embarquer; c’est bien beau faire un échange, mais quand tu n’as pas de lieu pour exposer… " sourit-elle.

Au départ, 10 graveurs chinois – tous des professeurs à l’Université de Shenzhen – sélectionnés par le professeur Qi Fengge devaient se joindre au projet. Finalement, neuf ont répondu "présent", l’artiste Jin Baoping s’étant désisté. "De toute façon, avec un de plus, on aurait peut-être manqué de place. Ils ont en moyenne 10 oeuvres chacun", admet Marie-Andrée Levasseur. Ce sont donc les univers de Zhang Guilin, Xu Zhong’ou, Zhong Xi, Fan Min, Wang Lianming, Sui Cheng, Zhang Guanghui, Li Quanmin et Wei Qian qui tapissent les murs du centre d’expo. "Ce que j’aime, c’est que les artistes qu’on a sont tous différents. C’est comme une mini-biennale d’estampe, dans le fond! Le lien qui les unit, c’est leur provenance, leur emploi et le médium. Après ça, les techniques changent pour chacun."

La tradition de la gravure perdure depuis plus de 5000 ans en Chine. Malgré cela, la centaine d’estampes présentées se veulent très actuelles. On sent d’ailleurs à peine l’influence asiatique. "Non, on ne se sent pas en Chine, convient-elle. Mais en même temps, c’est comme une image traditionnelle qu’on a. Pourquoi est-ce qu’on se sentirait en Chine? Eux, quand ils vont voir les artistes d’ici, ce ne sera pas "ma cabane au Canada"!" En effet, les 10 artistes canadiens – Guy Langevin, Jo Ann Lanneville, Aline Beaudoin et Jean-Pierre Gaudreau figurent parmi eux – qui auront la chance d’exposer en Chine au printemps ne se distingueront pas par un travail artisanal.

L’ART QUI SE MANGE

Lors de la dernière journée de Vent d’est, le Centre d’exposition Raymond-Lasnier proposera une visite gustative, concept qu’il répétera trois autres fois au cours de l’année. "La visite gustative, en gros, c’est toujours le même principe: on choisit des oeuvres, puis on les impose aux chefs cuisiniers qui s’en inspirent pour créer des bouchées. On a trois formules: le cocktail dînatoire, le 5 à 7 et la formule "bouchées sucrées". Le dimanche 18 avril, ce sera la formule "bouchées sucrées". On va avoir 10 bouchées. C’est vraiment l’oeuvre qui va inspirer le chef, par les formes, le sujet, les couleurs, le titre… Ce qui est tripant là-dedans, c’est que les chefs aiment beaucoup le défi et qu’il y en a plusieurs qui conservent la bouchée qu’ils ont développée dans leur menu." Cette fois, ce sont la pâtissière Mélanie Vachon, la chocolaterie Samson, le chef du Saint-Germain Bistro et le traiteur Le Cheval sautoir qui relèveront le défi.