Bloc 4: Helena Martin Franco, Marilyse Goulet et Giorgia Volpe : Identités collectives
En exposition en ce moment chez Praxis Art Actuel, les oeuvres de trois artistes: Helena Martin Franco, Marilyse Goulet et Giorgia Volpe.
Le questionnement d’Helena Martin Franco est d’ordre identitaire. Native de Colombie et résidente de Montréal depuis 1998, elle cherche à mesurer l’impact des slogans publicitaires, de la mémoire religieuse et des normes institutionnelles sur le corps. Affublé d’une coiffure à fleurs colorées, son personnage parodique Fritta Caro déambule dans les lieux publics sous l’oeil de la caméra vidéo qui enregistre ses interactions avec le public. Son personnage se transformera graduellement au fil de ses rencontres avec la population, comme autant d’identités fluctuant au contact des cultures.
Marilyse Goulet s’intéresse quant à elle à un sujet populaire: la nourriture. Son projet Boîte à lunch reprend l’histoire des vanités, "un type de nature morte composée d’objets qui symbolisent la brièveté de la vie humaine et le caractère éphémère des plaisirs et accomplissements terrestres". En circulant dans les écoles primaires et secondaires avec un kiosque roulant, elle participe à des échanges avec les élèves sur les questions relatives à l’acte de manger: leurs goûts, leurs réflexions sur les groupes alimentaires, la montée des régimes, etc. Elle "recrache" ensuite ces idées par le biais d’interventions artistiques. Véronique Grenier, coordonnatrice chez Praxis, explique ces interventions: "Marilyse aime l’aspect ludique, elle compte surprendre les élèves en glissant une surprise dans leur lunch, une phrase ou une gravure. Des nappes porteuses de messages seront installées dans la cafétéria, le tout en la présence anonyme de l’artiste pour ne pas influencer les réactions." Elle souhaite ainsi dresser un portrait de la société d’aujourd’hui, dont les habitudes alimentaires sont un reflet.
Giorgia Volpe poursuit son projet Point de rencontre amorcé à Québec, intervention urbaine dont le but est de stimuler les échanges, les rencontres et l’engagement collectif en créant un immense tapis tressé à partir de matières recyclables, notamment des sacs en plastique. Ce geste partagé, le lien créé réellement et symboliquement par les mailles du tapis, est mesurable par l’ampleur du produit en continuelle progression.