Écologies des détritus : Du détritus à l’objet
Dans l’exposition Écologies des détritus, présentée à la Galerie 101 jusqu’au 21 mai, quatre artistes réfléchissent à l’impact du gaspillage et de l’excès dans la culture de consommation. À l’aide de matériaux récupérés, ils produisent des oeuvres renvoyant le visiteur à ses activités quotidiennes, en apparence anodines, mais qui se placent inévitablement du côté des quelques pires ennemis de l’environnement.
Heureusement, l’approche est loin d’être trop moralisatrice. Dès l’entrée en salle, The Raft of the Doldrums (Le Radeau du marasme), de Griffith Aaron Baker, parvient à engager la réflexion d’une façon assez subtile. Fabriquée à partir de capsules et de bouteilles de plastique multicolores, l’oeuvre, esthétiquement plaisante à première vue, se charge de sens lorsque l’observateur apprend que c’est Le Radeau de la Méduse, un tableau de Théodore Géricault, qui a inspiré sa conception. En effet, cette peinture, représentant des naufragés sur un radeau délabré, illustre bien l’inefficacité d’une création de l’homme pour assurer sa survie. Parallèlement, et c’est ce que fait remarquer la commissaire de l’exposition, Leanne L’Hirondelle, c’est aussi de façon ironique qu’une multitude de contenants de détergent à lessive, destinés à transporter des liquides nettoyants, empoisonnent désormais l’environnement.
Les autres artistes qui participent au débat sont Twyla Exner, Mae Leong et Troy David Ouellette. Ce dernier, avec son oeuvre intelligente The Politics of Trash and Trade, recense méticuleusement les déchets provenant d’une rue quelconque à Windsor, en Ontario. L’observateur averti ne se surprendra pas trop en apprenant le nom de la compagnie dont les rebuts se trouvent en tête de liste…
À voir si vous aimez / Le documentaire Crapshoot: The Gamble with Our Wastes de Jeff McKay, www.fieldworkproject.com