La Trilogie Art-Normes : L’art des fous
Une exposition fort touchante bat son plein à la Galerie Montcalm jusqu’au 6 juin. Intitulée La Trilogie Art-Normes, elle honore le travail de gens atteints de maladie mentale qui n’auraient autrement pas la chance de faire connaître leur production artistique, l’art des fous étant une discipline assez marginale et peu représentée au sein de l’art actuel et même commercial. L’initiative provient d’une collaboration avec le programme Vincent et moi: l’art en tête, de l’Institut universitaire en santé mentale du Québec, et de la Maison Le Ricochet, un organisme communautaire en santé mentale de Sainte-Cécile-de-Masham.
À travers trois volets distincts (Mots de tête et maux d’esprit, Le diable au corps et Métamorphose), le spectateur est embarqué non seulement dans un monde visuellement stimulant, mais aussi dans l’univers plus personnel des artistes, qui font souvent référence aux difficultés qui les affligent. Les titres des oeuvres sont d’ailleurs évocateurs: Miroir, si tu savais comme je me vois, de Christine St-Maur, Angoisse, quand tu me tues, d’Odette Godin, ou encore J’en veux à tout le monde, de Benoît Genest-Rouillier.
Fait intéressant, l’exposition recèle aussi des compositions littéraires d’auteurs en lien avec certaines des réalisations, notamment Nelly Arcan, Roland Bourneuf et Carolle Bhérer qui, avec pour premiers vers Kân tune fam en peupu, ass farm la yeul pia pleur, présente un texte surprenant inspiré par la figuration d’une femme nue d’Éric Maranda.
À visiter avant qu’il ne soit trop tard, ne serait-ce que pour découvrir l’espace de la galerie astucieusement reconfiguré pour l’occasion.
À voir si vous aimez / Judith Scott, Karen Blair, Alan Streets