Rubén Ramonda : Il va y avoir du sport
En attendant que Sherbrooke accueille les Jeux du Canada en 2013, l’artiste de renommée internationale Rubén Ramonda y expose son Terrain de jeux.
Après avoir passé dix ans à faire évoluer son travail à partir de son studio new-yorkais, Rubén Ramonda est venu s’installer en Estrie, à Magog, il y a de cela sept ans. "C’était pour la famille. Ma femme est canadienne francophone, notre petit garçon avait alors 13 ans et on trouvait la région très jolie", se rappelle l’artiste d’origine argentine.
Depuis 20 ans, l’art de Ramonda est indissociable de la thématique du sport. Il peint le corps des athlètes en mouvement pour en faire des oeuvres plus puissantes que n’importe quel polaroïd. "Initialement, je le faisais pour moi. C’était un hobby." Tout a commencé avec la boxe, son sujet de prédilection même encore aujourd’hui. "Pour moi, les sports avec du contact physique sont plus intéressants sur le plan de la composition. J’aime aussi le soccer pour cette idée du groupe, des équipes." C’est d’ailleurs grâce à sa lecture de la Coupe du monde de 1998 que sa carrière internationale a pris son envol.
À ses débuts, c’est en direct devant son téléviseur que Ramonda s’exécutait, entouré de son arsenal artistique. "Je me préparais; tout était à portée de main. Le match commençait, et je commençais. C’était pour capturer l’énergie du moment." Mais sa technique changea lorsqu’il décida d’enregistrer les performances! Viva VHS!
COULEUR PASSION
Pour Ramonda, le sport n’a rien à voir avec les émissions de fin de soirée durant lesquelles les vétérans se chicanent. "Pour moi, ça fait partie de la vie; c’est sociétal, culturel. On en parle beaucoup, mais on se limite souvent au moment final. Moi, ce qui me fascine, c’est la passion, l’effort humain, la capacité physique…"
Même si chaque oeuvre fait référence à un événement réel, les athlètes sont représentés dans un no man’s land, ce qui donne un caractère quasi onirique à l’ensemble. "Je m’intéresse beaucoup à la métaphysique dans l’art. Au lieu de créer l’illusion de capturer l’environnement et le temps, j’enlève toutes ces références. Je ne garde que le mouvement." Cela permet à l’artiste d’utiliser de hardies couleurs. "Quand je travaille sur le soccer, ce n’est jamais vert. Pour moi, ça n’a pas d’importance."
POP CLIP
Depuis quelques années, Ramonda a une nouvelle corde à son arc: les clips d’animation. Ceux-ci lui permettent de décortiquer le mouvement d’une manière cinématographique. "C’est un beau langage pour moi. C’est beaucoup de travail, beaucoup de dessins, mais grâce à Internet, ça se répand. J’aime le concept d’art public. C’est très contemporain comme approche."
Dans les clips, on aperçoit à l’occasion des logos, des slogans de marques, preuve que la publicité est à ce point ancrée dans l’univers sportif. "Mon travail n’a pas le langage du pop art, mais il en reprend le concept. Je reprends une icône populaire, et je la transforme."
À voir si vous aimez /
Le sport sous toutes ses formes, les films d’animation, le pop art