Isabelle Clermont : Le souffle de l’instant
Sensible à l’invisible, Isabelle Clermont dévoile Fluides bleutés, une série d’encres et d’aquarelles inspirées du souffle vital.
En janvier 2009, Isabelle Clermont présentait à la Galerie R3 son projet de maîtrise: Poésie kinesthésique. Inspiré d’un périple sur les chemins de Compostelle, le travail de l’ancienne marcheuse olympique rassemblait une vidéo, des photos et une série de dessins spontanés cherchant à immortaliser de façon artistique le mouvement. Avec l’exposition Fluides bleutés, l’artiste de Trois-Rivières s’intéresse toujours à la notion de pulsion, mais l’explore de l’intérieur.
"Évidemment, avec Compostelle, il y a eu quelque chose qui a commencé intérieurement. Ça a été le début d’une grande introspection, explique-t-elle. Mais après, j’ai voulu m’en détacher; je ne voulais pas traîner ce voyage-là toute ma vie dans mon oeuvre. Il s’en est donc suivi plusieurs lectures de philosophes et de peintres." Parmi eux, le maître chinois François Cheng.
Toute cette démarche amène la créatrice à vivre davantage l’instant présent, à le savourer dans les moindres détails. Ce qui n’est pas sans se refléter dans ses plus récentes encres et aquarelles, qui sont empreintes d’une douce sérénité. "J’essaye de capter cette pulsion vitale, confie Isabelle Clermont. Je suis en méditation devant la feuille blanche pendant plusieurs heures avant d’exécuter la première tache ou le premier jet. Ce n’est pas à tous les coups comme ça, mais ce l’est très souvent. Avant, c’était plus du genre "je prends mon carnet et je me dépêche à le remplir". Maintenant, j’ai une attitude différente. Je veux prendre le temps parce que je travaille la notion du souffle; être entière dans le moment présent, tout en me donnant la permission de retoucher au dessin, de lui apposer un vernis ou de le laisser se reposer pendant deux ou trois jours si j’en ai besoin. Je ne le faisais pas avant. C’était la pulsion immédiate. Là, c’est une introspection énorme, mais qui me fait un grand bien."
Les oeuvres de Fluides bleutés dévoilent ainsi de vastes espaces où l’homme occupe une place minuscule. "Je me dis que c’est la nature, l’espace qui le domine. L’homme pense qu’il peut dominer, mais non. Mes personnages sont toujours très petits par rapport à l’atmosphère. Je te dirais que c’est toujours ça qui me préoccupe en premier: le côté espace, la mise en scène. J’essaye de créer l’énergie pour qu’il y ait une essence première qui ressorte et après la figuration va venir, et des fois, pas nécessairement."
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L’abstraction, la douceur, les grands espaces
LES EXPOS DE L’ÉTÉ
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Du 11 juin au 5 septembre
À la Galerie d’art du Parc
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À la Maison Hertel-De La Fresnière
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L’écho-l’eau
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Du 19 juin au 26 septembre
À l’Espace Shawinigan
100 ans: Top chrono!
Du 3 juin au 12 septembre
Au Centre d’exposition Léo-Ayotte
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À la vie, à la mort (Life Before Death)
Jusqu’au 6 septembre
Au Musée des religions du monde