Que voir cet été à Montréal : Panorama culturel
Que voir cet été à Montréal et aux alentours? Notre critique y va de quelques suggestions parmi lesquelles Jenny Holzer, Mladen Stilinovic, Iñigo Manglano-Ovalle…
Art conceptuel
Dans le domaine des arts visuels, l’événement de l’été (et peut-être de l’année) sera sans nul doute l’exposition de Jenny Holzer à la Fondation d’art contemporain DHC/ART (du 30 juin au 14 novembre). Depuis la fin des années 70, cette artiste conceptuelle a toujours produit un art engagé d’une grande intelligence, utilisant avant tout le langage comme matériau. Son oeuvre fut toujours assez complexe pour ne jamais être littérale et la structure formelle de ses pièces n’a jamais été éclipsée par le message véhiculé (ce qui est le risque avec l’art engagé). À Montréal, elle exposera entre autres une création faite à partir de documents déclassifiés et censurés par le gouvernement états-unien à propos de l’invasion en Irak…
Dans le même esprit, celui d’un travail conceptuel où le langage est un matériau, il y a une expo au centre VOX (jusqu’au 12 juin) qu’il ne faut pas rater. L’artiste croate Mladen Stilinovic y est avec l’événement Un artiste qui n’invente rien. Présenté par Ariane Daoust, il nous parle d’un autre rapport au temps, à la paresse, au travail… Stilinovic a, par exemple, écrit sur un panneau la phrase suivante: "Les conditions de mon travail ne sont pas entre mes mains, mais elles ne sont pas entre les vôtres non plus"…
La peinture au bout du rouleau?
Ce n’est pas parce que l’art conceptuel a le vent dans les voiles que la peinture est morte… Elle est même devenue extrême. C’est en tout cas le thème que Benjamin Klein (de la Galerie Division) et René Blouin ont choisi pour un projet prometteur. Intitulé Peinture extrême, cet événement qui durera tout l’été inclura 16 galeries montréalaises: les galeries D’Este, Division, Dominique Bouffard, Donald Browne, Joyce Yahouda, Lilian Rodriguez, Orange, Pangée, Projex-Mtl, Push, René Blouin, Roger Bellemare, Simon Blais, Trois Points, Han Art, Parisian Laundry. À surveiller.
Moderne et après?
Cet été, il faudra bien sûr aller au Musée d’art contemporain qui propose plusieurs expos intéressantes (Runa Islam, David K. Ross…). Celle qui a piqué le plus notre curiosité s’intitule Les Lendemains d’hier (jusqu’au 6 septembre). Montée par Lesley Johnstone, elle porte sur l’héritage de la modernité dans les pratiques des artistes actuels. Avec l’artiste hispano-américain Iñigo Manglano-Ovalle, l’Autrichienne Dorit Margreiter, le Montréalais David Tomas, le Torontois John Massey… L’expo La Cité performative de Stéphane Gilot chez Optica (jusqu’au 12 juin) est aussi à placer dans cette veine des utopies modernes revisitées.
Mais encore…
La culture de l’île de Pâques (appelée maintenant Rapa Nui) fascine le grand public. Vous pourrez mieux la connaître avec l’expo Île de Pâques, le grand voyage (du 8 juin au 14 novembre), au Musée Pointe-à-Callière. Elle rassemblera plus de 200 objets dont certains en provenance du quai Branly à Paris et du British Museum à Londres…
À l’extérieur de Montréal
Au Musée d’art de Joliette, les femmes sont à l’honneur avec La Conquête d’un espace 1900-1965 (jusqu’au 29 août). Un survol de l’affirmation de la création des femmes dans la société et le milieu de l’art québécois. Une expo en provenance du Musée des beaux-arts de Québec, qui cet été exhibera le second volet de cet événement (portant sur les années 1965-2000). À partir du 17 juin.