Biennale nationale de sculpture contemporaine : Illusion
Arts visuels

Biennale nationale de sculpture contemporaine : Illusion

La Biennale nationale de sculpture contemporaine ne cesse de surprendre. À l’occasion de sa quatrième édition, elle ne devrait pas se soustraire à ses habitudes, surtout avec un thème comme Trompe-l’oeil3: aux limites du vrai et du faux.

Après avoir fait l’éloge du Temps du vertical et de l’horizontal, dompté les orages et les matériaux insoupçonnés, la Biennale nationale de sculpture contemporaine (BNSC) de Trois-Rivières mise sur le concept du trompe-l’oeil. Une ligne directrice que les sept artistes canadiens invités exploitent de manière bien personnelle.

"Prenons l’exemple d’Aude Moreau, artiste d’origine française, amorce Pierre Montreuil, agent d’information pour la BNSC. Son grand-père était militaire principalement pendant la Première Guerre mondiale. Cet homme-là collectionnait les photos prises pendant sa carrière militaire. Son fils, le père d’Aude, a mis de l’ordre dans ses photos. Les photos officielles étaient conservées d’un côté. Les autres, moins utiles, étaient mises dans un bac. Et Aude a vécu son premier trompe-l’oeil en jouant dans les photos en question." Lentement, il montre un cliché sur lequel trône un arbre gigantesque. Mais il semble que ce ne soit qu’une illusion… "En fait, c’est de la matière en suspension à la suite d’une explosion. Aude a vu ça et a eu la même impression: "C’est un arbre!" Elle veut donc nous faire vivre cette expérience, mais en trois dimensions."

Le travail de Moreau illustre clairement le thème de cette quatrième édition. Mais d’autres lectures sont proposées. Rebecca Belmore a composé une oeuvre à partir de plusieurs mètres de tissu et de deux cordes de bois. Manuela Lalic a réfléchi à notre système d’organisation sociale. Stéphane Gilot, tout comme François Morelli, a travaillé des oeuvres plus architecturales. Annie Pelletier, qui vit à Trois-Rivières depuis une quinzaine d’années, a créé une forêt afin de souligner le problème de surconsommation qui modifie le milieu. Le Torontois d’adoption Kai Chan a imaginé le lieu paradisiaque de Shangri-La. "Je lui ai acheté des mèches de bijoutier de 0,7 mm. Petit, tu dis! Avec une perceuse, il a fait quelque 10 000 trous dans le mur. À l’intérieur de chacun, il a inséré une aiguille de pin. C’est d’une minutie… " conclut Montreuil.

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Cette année, la BNSC innove. À sa programmation principale, elle ajoute quatre événements satellites. Ces activités de tourisme culturel d’expérience sont organisées par des artistes de la région et se dérouleront au centre-ville de Trois-Rivières (le 12 juin), au Lieu historique national du Canada des Forges-du-Saint-Maurice (le 1er juillet), à Champlain (le 31 juillet) et au Parc de l’île Saint-Quentin (le 15 août). "On veut inviter les gens à créer avec l’aide de quelqu’un dont c’est le métier. C’est la première fois que la BNSC fait ça: on va dans des lieux périphériques; on veut intéresser d’autres clientèles. Parce qu’il y a des gens qui croient que l’art contemporain, c’est élitiste. Moi, je pense que ça s’adresse surtout aux gens curieux. La BNSC, c’est une belle occasion de sortir de notre quotidien et de voir des choses différentes", souligne Pierre Montreuil. www.bnsc.ca