Patrice Duchesne : D'un quai à l'autre
Arts visuels

Patrice Duchesne : D’un quai à l’autre

Entre les deux quais de la baie des Ha! Ha!, un parcours de sculptures s’apprête à voir le jour et les marées. Patrice Duchesne nous en dit davantage sur l’événement auquel il participera.

La semaine dernière, on annonçait la tenue de quatre activités qui se dérouleront cet été dans l’arrondissement La Baie sur le thème des monstres marins. Un partenariat entre le Musée du Fjord, le Théâtre du Palais municipal et le site de la Fondation du Saguenay-Lac-Saint-Jean s’est développé en l’occurrence pour Saguenay, Capitale culturelle du Canada 2010. Le Musée du Fjord présente en ce moment même l’exposition Fantastiques monstres marins, tandis qu’à l’extérieur, spectacles et amuseurs publics réjouiront petits et grands. Vous pourrez également assister à un symposium de sculpture.

FACE AU FJORD

Le symposium de sculpture Une route maritime sur terre aura lieu du 2 au 15 août. Sur les berges de la baie des Ha! Ha!, des oeuvres monumentales seront installées de façon permanente. Sur la terre ferme, sept artistes réaliseront chacun une sculpture inspirée des monstres aquatiques. Patrice Duchesne est l’un d’eux. "Les sculptures auront un lien avec l’eau, le monde marin. Comme elles feront face à la mer, il y a un rapport intéressant à développer." Les curieux sont cordialement invités à venir voir les artistes en plein travail durant les deux premières semaines du mois d’août, qui seront les plus actives. Les monstres revêtiront différentes formes sous les mains des créateurs. Jean-François Fillion a pris comme muse l’anguille, Giuseppe Benedetto le béluga, alors que Simon-Pier Lemelin utilisera la cartographie du Saguenay et du Lac-Saint-Jean. Yves Tremblay créera un hybride surprenant, moitié canne à pêche, moitié poteau téléphonique, attrapant sur son hameçon une petite cabane. Victor Dallaire et Jérémie Giles oeuvreront également sur place.

La thématique a conduit Patrice Duchesne à penser à la force de la mer, à l’érosion, à l’eau salée et au vent. Il a choisi de sculpter une sirène, beauté et monstre, figure de proue des navires qu’elle menace de faire sombrer. Duchesne usera son corps de bois à l’aide d’une sableuse au jet de sable. Pour donner du relief à son explication, il précise: "C’est comme si une bouchée avait été prise dedans. À ce moment-là, l’absence de cette partie amène la monstruosité." Fut-elle croquée par un poisson géant? Sa défiguration apporte-t-elle l’étrangeté? Il poursuit: "Je voulais faire quelque chose de réaliste en partie, et qui rappelle le bois de grève, donc quelque chose d’usé par l’eau et les intempéries." L’imagination pourra s’accrocher à cette surface accidentée. Duchesne termine son tableau de la belle ravagée: "Tout ça va être recouvert de plaques d’aluminium, un peu comme si c’étaient des écailles, excepté les pièces qui vont symboliser le nez du bateau." Il conclut en lançant: "J’ai hâte en tabarnouche de commencer!"